Mayotte : la députée Liot Estelle Youssouffa se dit "consternée" par la suspension de la destruction d'un bidonville
"Je suis consternée, mais pas surprise", déplore mardi 25 avril sur franceinfo Estelle Youssouffa, députée Liot de la 1ère circonscription de Mayotte, après la décision prise par le tribunal judiciaire de Mamoudzou de suspendre l'opération de destruction du bidonville Talus 2 dans le quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou.
La députée Estelle Youssouffa assure avoir "le sentiment d'avoir une justice contre nous". Elle accuse "la justice à Mayotte d'être particulièrement clémente par rapport aux mineurs qui sèment la terreur à Mayotte". Elle pointe également du doigt "des associations et une partie de l'écosystème à Paris" qui tentent, selon elle, "d'utiliser Mayotte pour régler leurs comptes avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le gouvernement" et pour "faire avancer le droit des étrangers à Mayotte parce que c'est un terrain favorable".
Les bidonvilles, "des zones insalubres, dangereuses pour les habitants"
Estelle Youssouffa rappelle que l'opération Wuambushu ne devait pas consister uniquement en la destruction d'un bidonville : "C'est aussi une opération de maintien de l'ordre, d'arrestation des chefs de bandes et d'expulsion des étrangers en situation irrégulière". La députée Liot espère que les forces de l'ordre resteront mobilisées "pour faire exécuter les décisions de justice concernant l'expulsion sur des terrains privés". "À Mayotte, à peu près 5 000 hectares sont occupés illégalement, donc il y a du boulot", lance-t-elle.
Estelle Youssouffa décrit les bidonvilles comme étant "des zones insalubres, dangereuses pour les habitants qui sont dedans et aux alentours". Elle juge cet environnement "dangereux au niveau sanitaire parce qu'il y a de la boue, ce sont des foyers épidémiques et ce sont des refuges pour les chefs de bande qui sèment la terreur à Mayotte". La députée Liot appelle donc à détruire ces bidonvilles pour "reprendre le terrain perdu par la République dans ces zones de non-droit" et "récupérer ces terrains publics et privés occupés illégalement". "C'est capital que la peur change de camp", affirme-t-elle, évoquant des "difficultés sur le terrain", et une "insécurité inimaginable" en métropole.
La députée LIOT de Mayotte se dit par ailleurs "inquiète du silence" du Quai d'Orsay vis-à-vis des Comores qui ont refusé lundi l'accostage d'un navire transportant notamment des migrants en provenance de Mayotte. Estelle Youssouffa rappelle qu'il existe des moyens pour faire pression sur les Comores. Elle évoque notamment la possibilité de "geler les avoirs des Comoriens à Mayotte, geler les visas pour les ressortissants comoriens". "Quand on rappelle l'ambassadeur de Chine pour ses propos sur la Crimée, j'attends toujours qu'on rappelle l'ambassadeur des Comores qui se balade à Paris", se désole-t-elle.
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