Grève générale : "Les Guyanais ne supportent plus d’être pris pour des imbéciles"
Face à la crise sociale qui frappe la Guyane, Alexandre de Chavanne, enseignant et secrétaire départemental de la FSU Guyane, membre de l'UTG, estime sur franceinfo que "les Guyanais ne supportent plus d’être pris pour des imbéciles".
En Guyane, une grève générale illimitée commence lundi 27 mars, votée samedi à la quasi-unanimité des 37 syndicats de l’Union des travailleurs guyanais. Invité lundi 27 mars sur franceinfo, Alexandre de Chavanne, enseignant et secrétaire départemental de la FSU Guyane, membre de l'UTG, a expliqué que "les Guyanais ne supportent plus d’être pris pour des imbéciles".
La situation s’enlise depuis des années. "Ça fait 20 ans que les gouvernements successifs ont traité à la légère la situation de la Guyane", a estimé le représentant syndical. "Ce mouvement est soutenu par l’ensemble de la population, dans tous les corps de métier et pour des revendications qui nous unissent : le développement économique, social, éducatif et sanitaire", a-t-il poursuivi.
Des promesses non-tenues
Pour Alexandre de Chavanne, les promesses "non-tenues" du gouvernement ont exacerbé les tensions. "On a eu des annonces du président de la République pour le "Pacte d’avenir" lors de sa venue en décembre 2013. Aujourd’hui on voit que c'était des effets d’annonces, (…) du foutage de gueule."
Les grévistes refusent pour l’instant toute discussion avec la délégation interministérielle arrivée samedi à Cayenne et composée uniquement de hauts-fonctionnaires. "Nous n’avons pas souhaité la rencontrer car même la parole du président n’est pas respectée", a expliqué l’enseignant rappelant que la Guyane fait partie des territoires les plus pauvres de France.
44% des familles vivent sous le seuil de pauvreté dans cette collectivité territoriale. La moyenne nationale est de 14%
Alexandre de Chavanneà franceinfo
Pour les négociations à venir, il a fait de l’éducation et de la jeunesse une priorité. "La moitié de la population guyanaise à moins de 25 ans. Chez ces jeunes, le chômage atteint 50%, contre 22% en moyenne pour tout le territoire. Le rectorat reconnaît que 10 000 jeunes ne sont pas dans les établissements scolaires", souligne le syndicaliste de la FSU Guyane, qui estime que cela est lié notamment au manque de places dans les écoles, lycées et collèges.
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