Colère des agriculteurs : au lycée agricole de Laval, certaines revendications du mouvement font débat chez les étudiants
Pendant sa pause déjeuner et avant d'enchaîner avec son cours de parage de pédicure sur les sabots de vache au lycée agricole de Laval, en Mayenne, Mathis, 20 ans, se tient au courant des dernières infos sur la mobilisation des agriculteurs via les réseaux sociaux et les médias traditionnels. Et puis, surtout, il y a la réalité du terrain :"En apprentissage, on en discute avec nos patrons et ils nous partagent aussi leur avis. Et on comprend la situation des agriculteurs. Vraiment, il y a quelque chose à faire", plaide le jeune homme.
Un avis partagé par Karine : oui, les problèmes sont nombreux dans la profession, "mais il ne faut pas noircir le tableau", glisse-t-elle, pas convaincue par les méthodes de la FNSEA. "Aller mettre du fumier devant les préfectures, ce n'est peut être pas montrer une très belle image de nous." Et puis, sur le fond des revendications, comme pour les normes environnementales, là aussi il y a débat. Pour Maëlle, "On est aussi une génération qui a plus conscience des enjeux sociaux et environnementaux, les enjeux liés à l'eau. C'est quand même un bien commun et donc je trouve ça normal en fait qu'on soit dans une profession qui soit réglementée."
Ne plus tout sacrifier pour son métier
En revanche, ce qui n'est pas normal, ce sont les revenus des agriculteurs qui ne suivent pas. Sur ce point-là, tout le monde est d'accord. A commencer par Karine, ancienne restauratrice en pleine reconversion professionnelle : "Certains industriels valorisent mieux le travail des agriculteurs que d'autres. Peut être qu'il y a aussi un travail à faire ici, parce que, quand on remet le temps d'heures passées au salaire qui sort à la fin du mois, il y a une incohérence quand même !"
Quant à l'avenir du métier, cest à nous de le définir, insiste Aude : "J'aimerais rester au maximum maître de ce que je fais. Moi, ce que je souhaite le plus au monde pour l'avenir, c'est d'avoir de plus en plus de petits producteurs et d'aller vers des filières plus courtes. C'est à nous aussi de se donner les moyens pour faire changer un peu les choses. On est la relève !"
Une génération qui n'a plus envie de tout sacrifier pour son métier, rappelle aussi Mathis. "Quand on se rend compte de comment travaillent nos parents, comment on travaillé nos grands-parents, c'est vrai qu'au niveau au niveau de la santé, ils en ont pris quand même un sacré coup. On n'a pas envie de vivre ça, nous, pendant 40 ans. On veut vraiment consacrer du temps aussi à côté. Il faut profiter de la vie : il ne faut pas s'arrêter à son métier 7 jours sur 7". Un métier qui reste, malgré toutes les difficultés, selon lui, "le plus beau au monde".
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