Colère des agriculteurs : "Il y a un sujet de répartition de la marge" dans l'agroalimentaire, concède Marc Fesneau
"Il y a un sujet de répartition de la marge", concède Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, invité de franceinfo samedi 27 janvier, au lendemain des annonces du Premier ministre Gabriel Attal pour apaiser la colère du monde agricole. Marc Fesneau menace ainsi les entreprises "qui ne respecteront pas la loi et peuvent encourir jusqu'à 2% d'amende sur leur chiffre d'affaires".
Un des problèmes persistants dans la question de la rémunération des agriculteurs est, selon le ministre, "le sujet de la répartition de la marge" avec la question de "qui récupère la valeur" des produits agricoles, alors que les prix des agriculteurs ont baissé de 9% et les prix en rayons ont augmenté de 10%. Selon le ministre, "c'est parfois les industriels et parfois la grande distribution", il veut donc "des contrôles". Marc Fesneau promet que "ceux qui ne jouent pas le jeu seront sanctionnés, et on regardera précisément où se répartit la valeur ajoutée".
Michel-Edouard Leclerc dans le viseur du ministre
Le gouvernement veut notamment sanctionner les "pratiques de détournement" comme celle qui consiste à ne pas tenir "compte des matières premières agricoles, ceux qui ne respectent pas la loi Egalim : ils peuvent encourir jusqu'à 2% d'amende sur leur chiffre d'affaires".
Marc Fesneau pointe ensuite du doigt "une deuxième façon de dévoyer les contrôles", en ouvrant "des centrales d'achat ailleurs en Europe pour essayer de déroger au droit français. Ce n'est pas acceptable." Dans le viseur du ministre, il y a notamment Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc : "Les grandes déclarations, ça suffit", martèle Marc Fesneau.
"Quand j'entends quelqu'un dire : 'Si je ne trouve pas les produits au prix que je veux, j'irai les chercher ailleurs', je considère qu'il ne fait pas un acte sur la souveraineté alimentaire française et ce n'est pas un acte de patriotisme agricole."
Marc Fesneauà franceinfo
Il rappelle notamment les déclarations de "Monsieur Leclerc" qui est "le seul qui a demandé à abroger la loi Egalim, en disant à l'époque : 'On est le seul pays à faire ça [la loi Egalim], c'est un pur scandale.' Mais, moi, je ne connais pas beaucoup de filières qui disent qu'il faut abroger Egalim."
Le ministre rejette cependant l'idée d'un prix plancher pour les matières alimentaires, défendue notamment par La France insoumise : "Ce n'est pas aussi simple que ça" car, selon lui, "si je mets le kilo de tomates à 10 euros en France pour payer les agriculteurs et qu'on a, à l'arrivée, des tomates à 3 euros, vous croyez qu'il va se passer quoi ? On a besoin que les prix montent, y compris au niveau national", défend-il.
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