Colère des agriculteurs : Jordan Bardella accuse Emmanuel Macron de "les avoir poignardés à Bruxelles"

En déplacement à Lorient pour échanger avec des pêcheurs, le président du RN a dénoncé la "responsabilité" du chef de l'Etat dans la crise des agriculteurs.
Article rédigé par franceinfo
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Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, mardi 23 janvier 2024. (LOIC VENANCE / AFP)

La colère gronde et nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la sortie de crise. Endeuillée par la mort d'une éleveuse et de sa fille lors d'un accident survenu sur un barrage à Pamiers (Ariège), la mobilisation des agriculteurs se poursuit mercredi 24 janvier à travers la France, avec des barrages routiers pour faire pression sur le gouvernement de Gabriel Attal, qui cherche des réponses rapides à des revendications qu'il juge légitimes.

Côté politique, les esprits également s'échauffent. Comme lors des Questions au gouvernement, mardi à l'Assemblée : le Premier ministre, Gabriel Attal, s'en est pris à la gauche et au Rassemblement national, dénonçant des "larmes pour nos agriculteurs ressemblent à des larmes de crocodile". Le chef du gouvernement a aussi ciblé les élus du Rassemblement national. "Il y a aussi une lucidité face à ceux qui butinent de colère en colère, en donnant le sentiment qu'on pourrait sortir de l'Union européenne", a-t-il dénoncé.

"Votre président est aujourd'hui avec les pécheurs", a-t-il poursuivi à l'intention des députés lepénistes. "Aujourd'hui on en parle beaucoup, il y a des caméras. Le 26 décembre, quand les pécheurs en colère, angoissés, étaient en train de crier leurs revendications, on n'a pas vu M. Bardella, on a vu Mme Lysiane Métayer, députée de cette majorité [macroniste], qui elle n'était pas en vacances !" a-t-il ajouté, suscitant l'indignation dans les rangs du RN.

Au même moment, Jordan Bardella répliqué depuis Lorient, dans le Morbihan : "Monsieur Macron devrait être un peu plus humble parce que cette colère [des agriculteurs], il en est en très grande partie responsable", a-t-il accusé devant plusieurs journalistes suivant son déplacement..

"Quand on soutient le Green Deal [Pacte vert pour l'Europe], quand on soutient l'écologie punitive, quand on vote les accords de libre-échange au Parlement européen, on ne peut pas ensuite venir mettre la main sur l'épaule des agriculteurs après les avoir poignardés à Bruxelles"

Jordan Bardella

à franceinfo

Des agriculteurs présentés "comme des bandits, des pollueurs de nos terres"

Lors des QAG, Gabriel Attal a également visé la gauche : "La réalité, c'est qu'à chaque fois que nos agriculteurs, que nos éleveurs familiaux ont un projet d'extension de leur élevage, qui s'y oppose ? Vos amis, avec votre soutien. À chaque fois qu'un projet est lancé dans notre pays sur une retenue d'eau pour lutter contre la sécheresse, sur des investissements pour nos exploitations, ce sont vos amis qui s'y opposent", a-t-il continué.

"Je le dis avec le plus grand calme : quand certains discours portés sur nos agriculteurs les présentent comme des bandits, comme des pollueurs de nos terres, comme des tortionnaires de nos animaux, on aimerait aussi entendre vos indignations et votre défense du modèle agricole", a-t-il encore chargé.

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