Colère des agriculteurs : les banques promettent des gestes pour les exploitants en difficulté
Les agriculteurs en difficulté – et reconnus comme tels par l'Etat – vont pouvoir retarder d'un an le paiement de leur dette bancaire, rééchelonner leurs échéances et bénéficier de prêts à taux préférentiels, a annoncé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, mardi 27 février.
A l'issue d'une réunion avec le secteur bancaire, le ministre a évoqué devant des journalistes "la possibilité pour ces exploitations agricoles en difficulté d'avoir un différé de paiement d'un an de leur dette", puis un rééchelonnement de la dette allant jusqu'à trois ans. Les exploitations en grande difficulté pourront en outre bénéficier de prêts d'urgence à taux préférentiel, "compris entre 0 et 2,5% en fonction de la situation des exploitations", a-t-il ajouté.
Certaines banques ont déjà commencé à proposer des prêts avantageux aux exploitants, ne se privant pas de communiquer sur ces initiatives commerciales en marge du Salon de l'agriculture. Bruno Le Maire a d'ailleurs dit qu'il voulait laisser jouer la concurrence entre les établissements financiers. Le ministre a déclaré souhaiter "apporter des solutions immédiates aux entreprises agricoles les plus en difficulté, celles qui ont de réels besoins de trésorerie et qui appellent aujourd'hui au secours, et qui ont besoin qu'on leur apporte des réponses immédiates et concrètes".
La garantie par l'Etat de prêts mise en place dès le 1er mai
Pour évaluer les besoins, des conseillers dédiés aux entreprises en difficulté dans chaque département vont "regarder la situation de trésorerie de chaque exploitation agricole". Ils vont commencer ce recensement "dans les heures qui viennent" afin de "définir les exploitations réellement en difficulté", a précisé le ministre. Tout exploitant s'estimant à court de fonds devra se signaler auprès de ces conseillers, dans chaque préfecture. "Ensuite, un dialogue s'engage avec son conseiller bancaire, son agence bancaire, pour disposer d'un des deux instruments mis à sa disposition", rééchelonnement ou prêt avantageux.
Bruno Le Maire a également annoncé que la garantie par l'Etat de prêts aux agriculteurs, à hauteur de 2 milliards d'euros, serait mise en place dès le 1er mai et non courant juillet comme prévu initialement. Ces prêts – dont le montant moyen devrait, selon Bercy, tourner autour de 150 000 euros – s'adressent aux "autres entreprises agricoles, qui ont besoin de s'adapter, ont besoin d'acheter du matériel, d'investir, ont besoin de verdir leur exploitation et ont donc des besoins d'investissement très importants", a précisé le ministre de l'Economie.
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