Le projet de loi d'orientation sur l'agriculture "n'est pas sérieux pour faire face au renouvellement des générations", estime la Confédération paysanne
Le projet de loi d'orientation sur l'agriculture présenté, mercredi 3 avril, par le gouvernement "n'est pas sérieux pour faire face au renouvellement des générations", a estimé sur franceinfo Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Dans ce projet, le gouvernement explique adresser "un message de confiance" au monde agricole, "dont l'activité sera libérée de normes et de contraintes devenues superflues, contradictoires ou excessivement lourdes".
"Un projet de loi d'orientation agricole, c'est quelque chose d'important car le dernier à dix ans, rappelle Laurence Marandola. Donc, dix ans après, ça nous semble extrêmement important de se doter d'un outil et d'un cap, d'un horizon, d'une ambition." La Confédération paysanne précise qu'elle a "des attentes auxquelles ce gouvernement n'a pas répondu suite aux mobilisations de ces derniers mois". Laurence Marandola attend "des réponses structurelles pour pouvoir vivre correctement de notre métier". Et pour la Confédération paysanne, il n'y a pas, dans le projet de loi du gouvernement, "de nouveaux chapitres qui permettraient de prendre à bras le corps la question du revenu, du prix des produits agricoles, ni de prendre à bras le corps la question du renouvellement des générations".
"Des leviers indispensables"
Laurence Marandola rappelle que "plus de la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite dans les dix ans. Il y a 200 fermes qui cessent leur activité pour des difficultés économiques toutes les semaines en France". Il y a donc pour elle "un enjeu majeur" avec un besoin "massivement d'attirer des personnes en agriculture et de leur garantir un avenir en agriculture". La Confédération paysanne "y croit" et plaide pour "des leviers indispensables : celui du revenu et celui de la répartition de l'accès et de la répartition au foncier".
Selon Laurence Marandola, "quand une ferme arrête pour la retraite ou pour des difficultés", il est rare que quelqu'un prenne la place. "Le plus souvent, c'est un voisin qui s'agrandit." Laurence Marandola juge que "ce n'est pas le guichet unique qui va pouvoir répondre à cette problématique. Il y a une absence totale de mesures pour garantir ce renouvellement des générations". Plus globalement, la Confédération paysanne dénonce un projet de loi qui profitera "aux porteurs de grands projets d'hydraulique, de projets d'élevages industriels", mais "sûrement pas au renouvellement des générations ni à la majorité des agriculteurs dans ce pays".
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