Fitch maintient le triple A de la France : une bonne nouvelle ?
C'est la seule des trois grandes agences à maintenir cette note financière, la meilleure possible. Une bonne nouvelle, même si l'agence maintient le pays sous surveillance négative.
TENDANCES – Bonne nouvelle pour l'économie française. L'agence de notation Fitch a maintenu, vendredi 14 décembre, le "triple A" de la France, la meilleure note financière possible, contrairement à ses consœurs Standard & Poor's et Moody's qui l'ont abaissée en 2012.
La note est cependant toujours assortie d'une perspective négative, ce qui signifie que l'agence pourrait abaisser sa note en 2013. Interrogé sur Europe 1, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a qualifié cette information d'"encouragement pour le présent" et "d'aiguillon pour l'avenir". Francetv info vous détaille les raisons de se réjouir, et celles qui encouragent à rester prudent.
Pourquoi c'est une bonne nouvelle
Après les dissertations de Standard & Poor's et Moody's sur "les perspectives économiques de long terme affectées de manière négative par de multiples défis structurels", la "perte de compétitivité graduelle" et les "rigidités des marchés du travail" de la France, les commentaires de Fitch mettent du baume au cœur.
"La confirmation de la note 'AAA' de la France repose sur son économie riche et diversifiée, ses institutions politiques, civiles et sociales stables et son exceptionnelle flexibilité financière" explique l'agence. Fitch souligne aussi les pratiques d'épargne vertueuses des ménages français et explique que "comparée à ses homologues de la zone euro, [la France] n'est pas particulièrement exposée à un choc de financement externe".
Concrètement, ce maintien est surtout une bonne nouvelle parce qu'il semble indiquer que le pays, et l'Europe avec lui, vont dans la bonne direction pour sortir de la crise. Fitch évoque d'ailleurs dans son communiqué la mise en place, annoncée la veille, du mécanisme de surveillance unique des banques européennes, et les engagements pris dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance.
Cette annonce diminue aussi le risque de voir les coûts de financement de la France sur les marchés augmenter, même si sur ce plan les dégradations de Standard and & Poor's et Moody's n'ont pas eu d'effet dévastateur : au contraire, le taux d'emprunt à 10 ans de la France a atteint, en 2012, un plus bas historique.
Pourquoi il faut la relativiser
La France est cependant loin de pouvoir se reposer sur ses lauriers. La perspective négative, maintenue par Fitch, signifie que son triple A est toujours en sursis. L'agence explique qu'elle étudiera une éventuelle dégradation en fonction du "rythme et de l'ampleur des réformes économiques" (la réforme du marché du travail, en préparation, étant "un indicateur décisif"), du respect des objectifs de réduction du déficit et de l'évolution de la crise de l'euro.
Par ailleurs, Les Echos soulignent que Fitch a tendance à être plus prudente que ses consœurs pour d'eventuelles dégradations. Certains prétendraient même qu'elle serait plus indulgente parce que son principal actionnaire est français.
Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie et des Finances, s'est donc gardé de tout triomphalisme. "Ce que j'en tire, a-t-il expliqué sur Europe 1, c'est l'impérieuse nécessité de poursuivre dans le sillon que nous avons tracé : construction européenne, sérieux budgétaire et compétitivité, c'est le triptyque qui permettra de redresser la France."
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