Nouvel affrontement en vue entre Rome et Bruxelles au sujet de la dette italienne
L'Union européenne a ouvert la voie à des sanctions financières contre l'Italie en raison de sa dette, qui pourrait atteindre 132,2% du PIB en 2018, loin des 60% fixés par l'UE.
L'Italie reste en dehors des clous des règles européennes. Bruxelles a donc ouvert, mercredi 5 juin, la voie à des sanctions financières contre ce pays en raison de sa dette colossale. La décision relance l'affrontement avec la coalition populiste au pouvoir à Rome, dont l'alliance tangue depuis les élections européennes.
Dans une décision annoncée mercredi, la Commission européenne recommande l'ouverture d'une "procédure pour déficit excessif" contre l'Italie "au titre de sa dette". "Au lieu d'être réduite, la dette publique de l'Italie, qui représente une charge importante pour l'économie, a encore augmenté" en 2018, a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
Jusqu'à 3,5 milliards d'euros d'amende
Selon la Commission, cette dette pourrait atteindre de nouveaux records : 132,2% du PIB en 2018, puis 133,7% en 2019 et 135,7% en 2020, bien au-delà du seuil de 60% fixé par les règles européennes. Et le déficit structurel italien devrait s'aggraver en 2018, alors qu'une amélioration sensible était demandée. "Ma porte reste ouverte", a twitté en italien Pierre Moscovici, invitant au dialogue la coalition au pouvoir en Italie, qui réunit la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), en désaccord sur l'attitude à adopter.
La @EU_Commission ha concluso che l’Italia non rispetta il criterio del debito e che una procedura per deficit eccessivo è giustificata. Ora tocca agli stati membri esprimersi. Ovviamente saremo sempre disposti a tenere in considerazione nuovi dati. La mia porta rimane aperta.
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) June 5, 2019
L'ouverture d'une procédure pour déficit excessif ne sera effective qu'au terme d'un processus complexe nécessitant l'approbation des autres Etats membres. Mais elle peut aboutir à terme à des sanctions allant jusqu'à 0,2% de son PIB, soit environ 3,5 milliards d'euros.
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