Finances publiques : rapport de la Cour des comptes, multiplication des pistes d'économies... La pression s'accentue sur le gouvernement
Le ministre délégué aux Comptes Publics, Thomas Cazenave l'a confirmé jeudi 21 mars, sur franceinfo, le déficit public "sera supérieur à 5%" du produit intérieur brut (PIB). Ce sera donc plus que les 4,9% prévus jusqu'ici. Le gouvernement s'alarme depuis plusieurs semaines de cette dégradation financière, mais la pression s'accentue désormais. "Nous devons être responsables en termes de finances publiques", a réagi Emmanuel Macron en marge d'un sommet à Bruxelles. Le président assume "des choix politiques", comme les investissements dans l'aide militaire à l'Ukraine.
Mais mercredi 20 mars au soir, Emmanuel Macron a réuni les ministres et cadres de sa majorité, spécifiquement pour parler de cette dégradation des finances. D'après Thomas Cazenave, le ministre délégué aux comptes publics, ce bilan est notamment dû à la mauvaise situation internationale : la guerre en Ukraine et le ralentissement de la croissance chinoise sont en cause selon lui. Moins d'activité économique, cela engendre moins de recettes dans les caisses de l'Etat, d'où cet écart qui se creuse avec les dépenses.
La crainte d'une dégradation de la note de la France
Mais si la pression s'accentue ces derniers jours sur l'exécutif, c'est notamment en raison du rapport annuel de la Cour des comptes. Celui-ci vient d'étriller le gouvernement et la Cour estime qu'il faut trouver 50 milliards d'euros d'économie, d'ici 2027. Le gouvernement redoute également les publications à venir de l'Insee. Mardi 26 mars, l'Institut de statistique publiera le chiffre précis du déficit, qui est scruté par les agences de notations. Or, si le déficit s'envole, ces agences peuvent baisser la note de la France dans les prochaines semaines.
Pour corriger le tir, Bercy voit à moyen terme, avec l'objectif de ramener le déficit sous 3% du PIB en 2027. "Pour cette année, l'Etat a déjà fait sa part", estime Thomas Cazenave, avec les dix milliards d'euros de coupe dans les budgets des ministères.
Assurance chômage, ALD... Les pistes d'économies se multiplient
Le gouvernement se concentre donc sur les économies à faire dans le budget de l'an prochain, en 2025. Dans son viseur, il y a les dépenses de santé. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, appelle notamment à revoir la prise en charge des affections de longue durée (ALD). Autre piste : l'assurance chômage, puisque Bruno Le Maire veut réduire la durée d'indemnisation. Son ministre délégué aux Comptes publics demande donc aux partenaires sociaux de tenir compte du ralentissement économique.
Thomas Cazenave se tourne aussi vers les collectivités territoriales. D'après lui, les dépenses des villes, départements et régions augmentent. Pour autant, pas question pour Bercy d'augmenter les impôts, l'exécutif préfère traquer la fraude fiscale. Pas question non plus de baisser les aides au logement, assure Thomas Cazenave.
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