"Un État ne rembourse jamais sa dette, il la fait courir car il n'est pas mortel"
L’économiste Christophe Ramaux et le journaliste Etienne Lefebvre débattent sur franceinfo mardi 30 juin de l’explosion de la dette publique en France.
"Un État ne rembourse jamais sa dette, il fait courir sa dette. Tous les États modernes font ça. Pour rembourser ses intérêts, qui sont faibles, l’an dernier, la France a emprunté encore plus. Ce qui est important, c’est la soutenabilité. À la différence d’un particulier, l’État n’est pas mortel. Il faut ni l’annuler ni réduire les dépenses. Cela entretient un alarmisme qui n’est pas le bienvenu", estime Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.
"La dette publique n’est pas un fardeau"
"Il y a plutôt un consensus à court terme pour dire qu’il faut faire de la dette et de toute façon on n’a pas le choix. Si on ne le fait pas aujourd’hui, ce sera pire. En plus, la Banque centrale européenne nous protège avec des taux d’intérêt très bas. Mais ce n’est pas sans limite et sans fin. Le plafond est impossible à déterminer, mais le jour où vous le touchez, c’est trop tard. La réponse doit être européenne pour repousser les limites", analyse Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.
"La dette publique n’est pas un fardeau pour les générations futures. Le véritable poids de la dette, ce sont les intérêts. Pendant les Trente glorieuses, c’était 1% du PIB, c’est passé à plus de 3% au milieu des années 90 et aujourd’hui c’est 1,5%. En fait, ce poids est négatif. Il y a plus d’argent qui rentre dans les caisses de l’État grâce à la dette qu’il n’en sort chaque année : 100 milliards d’euros de capital remboursés, 30 milliards d’intérêts", assure Christophe Ramaux, qui conclut : "Pour réduire la dette, il faut de la croissance et taxer les riches."
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