Des accidents cachés sur le chantier de l'EPR ?
Le dernier accident en date, l'un des plus graves, a coûté la vie à un ouvrier intérimaire de 37 ans, victime d'une chute mortelle le 24 janvier. Celui-ci a-t-il été déclaré ou non? En tout cas, l'inspection du travail, qui dépend de l'ASN, a à cette occasion plongé son nez dans les coulisses de ce chantier ouvert en 2007 et présenté comme l'un des plus sûrs au monde par ses partisans.
L'Autorité de sûreté n'en est qu'au début de son enquête, mais évoque déjà un ordre de grandeur. Un accident sur quatre ne serait pas déclaré, soupçonne-t-elle.
_ Un soupçon corroboré par les syndicats, qui estiment qu'une dizaine d'entreprises sous-traitantes sont concernées, notamment Bouygues et ses filiales, qui disent-ils ne respecteraient pas le droit du travail et imposeraient une pression préjudiciable sur ses ouvriers.
L'ASN envisage de porter l'affaire en justice si les faits se confirment. Le procureur de Cherbourg se dit d'avance prêt à ouvrir une enquête préliminaire, si l'Autorité confirme ses soupçons par écrit. Le procureur qui confirme avoir reçu par ailleurs copie du mail d'un ancien responsable contrôle et sécurité, transmis par la CGT, qui aurait été licencié, après avoir fait valoir son droit de retrait "compte tenu de l'état sécuritaire du chantier", rapporte l'AFP.
Ce chantier emploie 3.256 personnes hors personnel EDF, dont un tiers d'intérimaires et un tiers d'étrangers. Reste la technologie développée par l'EPR : Nicolas Sarkozy, qui s'est fait représentant de commerce lors de son voyage au Japon en mars, a vanté son "niveau de sûreté maximale".
Cécile Quéguiner, avec agences
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