L'index sur l'égalité femmes-hommes en entreprise est "un outil marketing", déplore une responsable de la CGT
Selon Sophie Binet, dirigeante confédérale de la CGT chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, trop peu d'entreprises sont sanctionnées à cause des écarts de salaire qu'ils appliquent.
"Le problème, c'est qu'on a plus un outil marketing qu'un outil au service des femmes", a déploré lundi 7 mars sur franceinfo Sophie Binet, dirigeante confédérale de la CGT chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, alors que le ministère du Travail publie son index de l'égalité professionnelle à la veille de la journée internationale des droits des femmes. Mis en place il y a quatre ans, cet index permet aux entreprises de se noter pour lutter contre les écarts de salaires, dans les augmentations annuelles, les promotions et au retour du congé maternité. Avec une note globale de 86 sur 100, soit un point de plus que l'année passée, la situation s'améliore mais très lentement.
Sophie Binet dénonce notamment le déséquilibre entre les écarts actuels de salaire (pris en compte dans la note globale) et les sanctions : "D'un côté on a un écart de 28,5% et de l'autre moins de 0,1% des entreprises qui vont être sanctionnées. Chaque jour, c'est comme si les femmes arrêtaient d'être payées à 15h40." Sophie Binet juge que "le thermomètre n'est pas le bon". La responsable syndicale appelle à "modifier en profondeur cet index" qui permet aux entreprises d'avoir "d'excellentes notes" malgré les écarts de salaires.
Pour la première fois pourtant, seize entreprises vont être sanctionnées. Il s'agit de celles qui n'ont pas atteint la note de 75 sur 100 sur les trois dernières années et qui n'ont pris aucune décision pour améliorer la situation. Les amendes ne sont "pas suffisamment dissuasives, puisqu'elles ne sont pas appliquées" d'après Sophie Binet, selon qui "il faut agir sur les facteurs de structure de ces inégalités, à commencer par les temps partiels. Il y a 30% des femmes qui sont enfermées [dans un] temps partiel aujourd'hui."
La CGT appelle à une "grève féministe" le 8 mars. "Une centaine d'initiatives sont prévues en France" à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. À Paris, le cortège partira à 14 heures de la gare du Nord.
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