Prix des fournitures scolaires : la rentrée s'annonce difficile pour les parents, en raison "d'une inflation de dingue"

Cahiers, stylos, cartables, les prix des fournitures scolaires sont en hausse et l'ampleur prise par la situation semble inédite. "Mon père et mes oncles qui ont plus de 60 ans d'expérience chacun, m'ont dit qu'ils n'ont jamais vu ça, souligne Guillaume Nusse, PDG de Clairefontaine. Il représente la sixième génération à la tête de la marque. On cumule une accélération d'une inflation de dingue et surtout une pénurie d'éléments constitutifs des produits sans substitution. La couverture du cahier en papier, plus épais ou en plastique, est compliquée à trouver, et également l'emballage. Et à un moment, on a même cru qu'on n'aurait plus d'étiquettes."

Guetter les promotions 

L'inflation n'épargne pas l'école. La première fédération de parents d'élève, la FCPE, a fait ce constat et demande une revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire ainsi que son versement dès le mois de juillet. Pour la rentrée 2022, les prix ont été arrêtés en janvier, avant la guerre en Ukraine mais dans quelques mois, la prochaine hausse sera plus forte encore, non plus 10 à 25%, mais plutôt 40%.

Des perspectives inquiétantes qui vont peut-être pousser les parents à faire des stocks de fournitures. "Souvent, sur les listes de rentrée, les professeurs vont demander d'acheter quatre cahiers. Cela peut arriver que des parents se disent : je vais en acheter deux et puis j'achèterai les deux autres plus tard", reconnaît Yann Lagrue, responsable des achats de Bureau-Vallée.

"Dès que vous avez la liste scolaire, on conseille de prendre l'entièreté des fournitures. Après la rentrée des classes et les opérations commerciales, il peut y avoir des évolutions de prix."

Yann Lagrue, responsable des achats de Bureau-Vallée

à franceinfo

En fait, il va falloir guetter les promotions au fil des semaines. "On a vraiment fait le pari d'acheter en plus grande quantité que d'habitude, 20 à 50 % de plus, reprend ce responsable. C'est ce qui va nous permettre de faire six opérations commerciales pendant la période de rentrée des classes. On n'aura pas de ruptures dans les magasins" mais des prix serrés, concurrence oblige.

Ce n'est pas sans danger pour les 150 marques que représente Stéphanie Verrier à la tête de l'AIPB, l'association des fabricants de fournitures : "C'est un réel risque pour nos entreprises puisque c'est impossible de répercuter de telles hausses de coûts, explique-t-elle. Donc, il faut arriver à passer le cap tout en conservant cette capacité d'innovation pour pouvoir assurer le futur des entreprises. C'est essentiel." Les professionnels, comme les trois millions de familles bénéficiaires, comptent encore plus cette année sur l'allocation de rentrée scolaire.