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Revenu minimal pour les plus précaires : "Toute une partie de travailleurs va malheureusement passer à travers les mailles" du dispositif, regrette une association

Florent Guéguen, directeur de la fédération des acteurs de la solidarité, a jugé sur franceinfo qu'il faudrait aider "ceux qui n'ont pas été protégés pendant la crise" sanitaire.

 

Article rédigé par franceinfo
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Un homme dans une agence Pole emploi à Aix-en-Provence, en novembre 2020.  (SOLLIER CYRIL / MAXPPP)

Le Premier ministre, Jean Castex, a promis jeudi 26 novembre un revenu mensuel minimal de 900 euros jusqu’à février à ceux qui alternent les contrats courts et le chômage. Un dispositif qui s’adresse à plus de 400 000 personnes, dont 70 000 jeunes, selon l'estimation du ministère du Travail. Florent Guéguen, directeur de la fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) a "salué" ce vendredi sur franceinfo le geste du gouvernement, mais regrette que "toute une partie de travailleurs précaires va malheureusement passer à travers les mailles" du dispositif alors qu'il faudrait aider "ceux qui n'ont pas été protégés pendant la crise" sanitaire.

franceinfo : Êtes-vous satisfait de cette annonce du gouvernement pour les précaires ?

Florent Guéguen : Nous, les associations de lutte contre l'exclusion, on veut toujours saluer quand il y a un effort du gouvernement qui est fait, après, d’ailleurs, que nous avons fortement sonné l'alerte sur la vague de pauvreté qui s'étend dans le pays. Je veux quand même saluer ces aides nouvelles qui restent des avancées, même si effectivement, elles arrivent un peu tard. Et puis surtout, le problème, c'est qu’il y a toute une partie de travailleurs précaires qui va malheureusement passer à travers les mailles de cette nouvelle protection sociale parce qu'ils n'ont pas suffisamment travaillé en 2019. Et puis ces aides, malheureusement, elles restent ponctuelles, alors même que l’on voit que la pauvreté s'installe durablement dans le pays. Et a minima, il faudrait que ces aides soient renouvelées chaque mois dans la durée, au moins sur toute la durée de l'année 2021. La perte du pouvoir d'achat va être structurelle au moins sur 2021. Le gouvernement a aussi annoncé des aides supplémentaires pour les jeunes, mais en ne ciblant que les jeunes qui bénéficient aujourd'hui d'un accompagnement par Pole Emploi ou les missions locales, cela laisse sur le carreau les jeunes les plus vulnérables.  On en compte près de 50 000.

Ce sont les plus vulnérables qui sont les oubliés de ce dispositif ?

Oui, cela reste toujours le problème des annonces du gouvernement. Finalement, depuis le plan de relance, ceux qui sont sans emploi, qui ont très peu travaillé, qui sont sans ressources, qui n'ont pas les APL, qui n'ont pas le RSA, je pense notamment aux jeunes, restent toujours les oubliés du système. Ce sont les plus vulnérables et pour certains, il y a vraiment une question de minimum vital pour survivre au quotidien, faire ses courses, remplir son frigo, payer son loyer, bref, assumer les dépenses les plus incompressibles. L’autre problème de ces annonces, c'est l'accumulation des aides plutôt que de s'appuyer sur des dispositifs existants pour les renforcer. Par exemple, on avait proposé depuis longtemps d'augmenter le RSA, d'ouvrir le RSA aux jeunes. On crée des petites aides qui s'empilent les unes après les autres, au risque finalement de créer un système incompréhensible. Et quand le système devient incompréhensible, ce qui arrive, c'est le non-recours, c'est à dire que les gens n'y comprennent plus rien, ne savent pas à quoi ils ont droit, et au final, on ne demande pas l'aide qui est proposée par l'État.

Quelle est la première urgence ?

La première urgence, c'est d'aider finalement tous ceux qui n'ont pas été protégés pendant la crise par les mesures gouvernementales. Aider ceux qui n'ont pas touché le chômage partiel, aider ceux qui ne bénéficient pas de l'assurance chômage, aider les jeunes qui sont sans ressources. Je rappelle qu’entre 18 et 25 ans on n'accède pas au RSA. Donc, quand on est sans emploi et sans aide de la famille, on a le droit à rien. Bref, c'est aider toute cette partie de la population qui, encore une fois, est la première victime de la crise sociale liée au Covid-19 et qui aujourd'hui, échappe très largement au système de protection sociale. C'est toute cette partie de la population qui se paupérise et qui mérite d'être aidée toute l'année 2021 parce que la crise est malheureusement durable. 

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