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Vidéo Cédric O, secrétaire d'État au numérique : "L'économie numérique va créer 25.000 emplois, en France, l'année prochaine"

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Article rédigé par franceinfo - Justine Claux
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Invité de Jean-Paul Chapel dans ":L'éco", Cédric O est le secrétaire d'État en charge du numérique. Il s'exprime notamment sur l'impact environnemental du numérique, les créations d'emplois liées à ce secteur d'activité et la place des femmes dans ces nouveaux métiers. 

Cédric O est le secrétaire d'État en charge du Numérique. 

À l'heure du réchauffement planétaire, le climat est au cœur de toutes les préoccupations. Alors que se tenait lundi 23 septembre le sommet sur le climat des Nations Unies à New-York, Jean-Paul Chapel rappelle l'impact environnemental du numérique, une source de pollution sous-estimée et méconnue.

Faire une recherche sur Google, envoyer un e-mail, visionner un film... Toutes ces activités numériques sont gourmandes en énergie et émettent des gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. C'est ce que l'on appelle, plus communément, la pollution numérique.

L'empreinte carbone du numérique est notamment trois fois plus élevée que celle de l'aviation civile, reconnaît Cédric O. "L'aérien, c'est 2 % des gaz à effet de serre, le numérique, c'est 6 %. Si vous regardez une vidéo sur Internet, ce n'est pas innoncent, parce que derrière, il y a des serveurs qui tournent, qui créent de la chaleur, qui créent des émissions de gaz à effet de serre, et donc, il faut que les gens soient conscients que quand ils sont sur Internet, ça consomme de l'énergie", explique le ministre. 

"Il faut avoir une certaine sobriété, en tout cas, être conscient qu'on pollue quand on navigue sur Internet, surtout quand on regarde des vidéos", poursuit-il.

Le numérique est une activité polluante, mais également créatrice d'emplois.

"C'est très créateur d'emplois", souligne Cédric O. "L'économie numérique va créer 25.000 emplois, en France, l'année prochaine, soit entre 10 et 15 % des emplois qui seront créés l'année prochaine. Aux États-Unis par exemple, c'est entre un emploi sur deux et un emploi sur trois. Donc, c'est un gros potentiel d'emploi"

Mais de quel type d'emplois parlons-nous ? "D'à-peu-près tous les emplois de la chaîne. C'est-à-dire de très qualifiés à très peu qualifiés. Par exemple, dans l'économie numérique et l'e-commerce, il y a des gens dans les entrepôts, des gens pour vendre. Aujourd'hui, la tension la plus forte est sur les niveaux de technicien. Il y a de très fortes tensions sur les ingénieurs, les chercheurs, etc., mais, en fait, on se rend compte que la tension la plus forte est sur des niveaux de technicien. Il manque, aujourd'hui en France, 80.000 personnes, ce sera 200.000 personnes en 2022. Donc, on voit bien qu'il y a une aberration à, à la fois, avoir entre 8 et 8,5 % de chômage et autant de postes qui sont ouverts.", affirme le secrétaire d'État chargé du numérique. 

"Il faut les former, il faut leur donner envie d'aller vers ces métiers. Alors ça, ça se passe à l'école, à l'université ?", interroge Jean-Paul Chapel. 

"Alors, plusieurs choses, d'abord, il faut que les gens sachent qu'il y a tous ces métiers qui sont ouverts, parce que ce sont des métiers qui sont souvent intéressants, peu pénibles et bien rémunérés, donc il faut le faire savoir, c'est aussi pour ça que je suis là aujourd'hui. Il faut aussi qu'il y ait plus de femmes qui y aillent. Aujourd'hui, il n'y a que 10 % de filles dans les métiers de développeurs. Donc, si déjà on passait à 50 %, on aurait beaucoup plus de monde. Et puis, il faut, effectivement, qu'on dise plus aux enfants à l'école, au collège, à l'université, que là, il y a des gisements d'emplois.", répond Cédric O.

Ces formations n'existent pas seulement qu'à Paris, mais également dans d'autres grandes villes du territoire, d'après le ministre. "Ça existe partout en France, si vous prenez, par exemple, la Grande École du Numérique, mise en place il y a quelques années, c'est 12.000 personnes qui sont formées dans plus de 500 endroits en France", assure le secrétaire d'État en charge du numérique. "Donc, c'est vraiment partout en France, si vous cherchez une formation au numérique, il y en a une à côté de chez vous. On doit faire en sorte qu'elles soient plus grosses et plus nombreuses, mais il y a toujours des formations au numérique près de chez vous". 

Au-delà des créations d'emplois, "l'intelligence artificielle (IA), par ses développements, va supprimer beaucoup d'emplois", souligne Jean-Paul Chapel. 

"Je parlerais plus de transformation. Si vous prenez l'exemple de l'Allemagne, elle a six fois plus de robots que nous, et pourtant, ils sont en plein emploi, alors que nous, on a beaucoup moins de robots et on a beaucoup plus de chômage", rétorque Cédric O. "Les emplois vont se transformer. Il va effectivement y avoir des destructions d'emplois à certains endroits et des créations d'emplois à d'autres. La question, c'est comment fait-on pour former et reformer ? La question, c'est de gérer la transition. Il faut qu'on forme les gens aux nouveaux métiers, et qu'on reforme ceux qui ont été formés sur des métiers qui sont plus en difficultés."

"De toute façon, la révolution est là, soit on subit, soit on agit. De toute façon, la révolution sera là, de toute façon, il va y avoir des transformations de l'emploi. Ce que je préfère, c'est que ce soit des entreprises françaises qui en profitent, et que la valeur, les emplois soient ici, et pas aux États-Unis ou en Chine", affirme Cédric O. 

"Alors, est-ce que ces entreprises françaises sont bien armées, ou pas, pour affronter ces changements ?", questionne Jean-Paul Chapel.

"De plus en plus, si on regarde le développement de l'écosystème numérique français, sa vitesse de croissance a doublé en deux ans. Le président de la République a fait des annonces, la semaine dernière, pour l'aider à grossir encore plus vite. On espère qu'on va avoir, dans les années qui viennent, quelques champions du numérique français et européens qui vont émerger", répond le ministre en charge du numérique. 

La France compte une poignée de licornes, soit des start-up dont la valorisation est supérieure à 1 milliard de dollars.

"Pourquoi fait-on tout ça ? Si vous regardez aujourd'hui dans votre vie de tous les jours, le monde de la technologie est dominé par des acteurs chinois, américains et coréens. Et, à travers ça, on perd des emplois et de la souveraineté. Ce qu'on veut faire, c'est faire émerger des acteurs qui soient au niveau des Google, des Facebook, des Airbnb, etc. On a sept licornes en France, qui valent plus d'un milliard d'euros, le président a dit qu'il nous en fallait vingt-cinq d'ici 2025, on pense qu'on va tenir le résultat, mais au-délà des licornes, il faut aller vers des entreprises qui valent 5, 10, 15, 20 milliards d'euros parce que c'est ça qui nous permettra d'avoir des emplois et de la souveraineté", conclut Cédric O. 

L'interview s'est achevée sur "Seve" de Tez Cadey.

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