L'alternance : un tremplin vers l'emploi
1. Quels sont les avantages de l'alternance ?
Une préparation au monde du travailSelon une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), 83 % des diplômés d'une formation secondaire en apprentissage, occupaient un emploi en 2010, contre 73 % de ceux ayant emprunté la voie scolaire classique."Le fossé se creuse entre le monde de l'entreprise et l'Education nationale. De fait, les jeunes ne sont pas prêts quand ils arrivent sur le marché de l'emploi. C'est pourquoi, les employeurs apprécient le profil des jeunes qui ont suivi un diplôme en alternance car ils sont plus opérationnels. Ils connaissent déjà les règles de l'entreprise, du travail, des métiers.Toutefois, s'engager dans une formation en alternance nécessite une certaine maturité, le respect des horaires, de la hiérarchie, la connaissance des métiers", explique Chantal Boucard, chargée de développement, Centre de formation (CFA) Isifa.Une formation gratuite"La plupart des formations ont un coût. Quand un jeune va s'inscrire à l'université, ils vont payer la sécurité sociale étudiante, la mutuelle, etc. En revanche, en alternance, la formation est gratuite. Le jeune bénéficie notamment du régime général de la sécurité sociale, de tickets restaurants. Cela peut donc être un moyen pour des jeunes issus d'un milieu défavorisé de poursuivre des études", souligne Jean-Pierre Lombard, directeur pédagogique au CFA Isefa.
2. Les entreprises jouent-elles le jeu ?
A partir de 2012, les entreprises de 250 salariés et plus doivent respecter un quota de 4% (et non plus 3%) d'alternants de l'effectif annuel moyen. Néanmoins, trouver une entreprise d'accueil reste difficile pour les jeunes qui s'engagent à suivre une formation en alternance."Le secteur artisanal a la tradition de l'alternance. Les artisans ayant été eux-mêmes apprentis. Mais ces métiers ne vont pas forcément attirer les jeunes. De fait, il n'y pas forcément d'adéquation entre les offres des professionnels et les demandes des jeunes. Par ailleurs, dans certains métiers, le barème de rémunération de l'apprenti est lié à l'âge : plus il est âgé, plus il est payé. Cela a tendance à freiner les entreprises à prendre des apprentis âgés de plus 16/17 ans", explique Christian Richter, développeur de l'alternance, dans une mission locale à Paris."Il y a deux cas de figure. L'entreprise qui a une politique de l'alternance. Elle joue le jeu et le tuteur est préparé à accompagner le jeune jusqu'à la fin de son contrat. Le tutorat est un acte d'engagement, un acte de management. D'autres entreprises vont utiliser les jeunes en alternance pour remplacer des salariés, comme de la main d'?uvre bon marché", déplore Chantal Boucard.
3. Qui contacter avant de signer un contrat ?
Les centres de formation des apprentis"La moitié des jeunes trouvent leur entreprise d'accueil grâce à leur centre de formation pour apprentis (CFA)", note Chantal Boucard."Le rôle du CFA est de rappeler au jeune que l'alternance suppose des droits mais également des obligations. Avant de s'engager dans cette voie, il faut avoir conscience des contraintes. Le rythme de vacances n'est pas celui des étudiants de la voie scolaire classique. Il faut apprendre à planifier son activité entre le centre de formation et l'entreprise. A concilier vie professionnelle, vie scolaire et vie privée", insiste Jean-Pierre Lombard, directeur pédagogique du CFA Isefa.Les missions localesLes missions locales ont signé en septembre 2011 une charte pour l'alternance avec les entreprises et les chambres consulaires.Chaque année, près de 50 000 jeunes trouvent leur contrat en alternance avec leur mission locale."Les conseillers des missions locales peuvent orienter le jeune vers un stage en entreprise pour valider son projet professionnel. Celui-ci peut également entreprendre une remise à niveau de ses connaissances scolaires. Les jeunes disposent également de la logistique pour contacter des entreprises ; téléphone, fax. Ils sont conseillés dans la rédaction de leur CV et de leur lettre de motivation", détaille Christian Richter, développeur de l'alternance, dans une mission locale à Paris.
Rédigé par La rédactionPublié le 26/03/2012
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