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Blocages des raffineries : Total menace de "réviser" ses projets d'investissements en France

La CGT a réagi aux propos de la direction, mardi, en dénonçant un "chantage".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Des camions patientent devant le dépôt de carburant de Frontignan (Hérault), le 24 mai 2016. (YANN CASTANIER / HANS LUCAS / AFP)

Les actions devant les raffineries ne lui plaisent guère. Le PDG de Total a menacé, mardi 24 mai, de "réviser sérieusement" les projets d'investissements du groupe pétrolier prévus en France, en raison du blocage total ou partiel de ses cinq raffineries.

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"Si nos collègues veulent prendre en otage, pour une cause qui est étrangère à l'entreprise, un outil industriel, il faut qu'on se pose la question de savoir si c'est là que nous devons investir, a indiqué Patrick Pouyanné. En tout cas, nous devrons, avec lucidité, au niveau du management et du conseil d'administration, réfléchir à cette question. C'est quelque part une forme de rupture du pacte qui lie à la fois nos employés et notre entreprise."

Une situation jugée "grave"

Total avait présenté, en avril 2015, un vaste plan de restructuration de son activité de raffinage, notamment en France, où elle était chroniquement déficitaire. Le groupe a prévu d'investir 400 millions d'euros pour moderniser le site de Donges (Loire-Atlantique) et 200 millions pour reconvertir celui de La Mède (Bouches-du-Rhône) vers la production de biocarburants, moyennant la suppression sur ce dernier de 180 postes.

"Nous avions travaillé tous ensemble pour trouver ce plan modernisation, aujourd'hui je suis un peu triste de voir ce qui se passe dans le groupe", a ajouté Patrick Pouyanné, estimant que la situation était "grave".

"Cela veut dire que nous allons regarder, notamment sur le plan de Donges, qui était un plan d'investissement lourd, si nous devons effectivement investir 500 millions d'euros [de fait 400 millions d'euros]. Je ne dis pas que nous ne le ferons pas, je vous dis simplement que nous devrons tirer des leçons de ce qui se passe et réviser ces plans pour voir si nous devons aller au bout de notre logique industrielle", a-t-il précisé, ajoutant qu'il n'y avait "pas de remise en cause" à La Mède.

Un "chantage", selon la CGT

"On avait déjà prévenu les salariés que ce genre de menace pouvait arriver à un moment ou à un autre sur la table, donc on n'est pas surpris", a réagi Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général de la CGT à la raffinerie de Donges. "Aujourd'hui, l'ensemble des raffineries sont en grève, nous échangeons entre sites afin que, si des investissements devaient être menacés de manière formelle, aucune raffinerie ne redémarre. La détermination, elle est très forte", a-t-il ajouté, évoquant un "chantage".

"Je n'ai pas l'impression que c'est nous qui faisons le chantage, j'ai plutôt l'impression que c'est l'inverse en ce moment", a pour sa part fait valoir Patrick Pouyanné. Au total, six raffineries sur les huit que compte la France étaient à l'arrêt ou tournaient au ralenti, mardi, tandis que plusieurs dépôts restaient en grève ou bloqués par des manifestants opposés au projet de loi Travail.

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