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Infographie Trois graphiques pour comprendre l'évolution du nombre de manifestants contre la loi Travail

Après trois mois, la mobilisation contre le texte a semblé montrer quelques signes d'essoufflement, avant une nouvelle mobilisation prévue ce mardi. Mais que disent vraiment les chiffres ? 

Article rédigé par Marthe Ronteix
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des opposants à la loi Travail manifestent à Paris, le 9 juin 2016. (DENIS MEYER / HANS LUCAS)

Malgré les manifestations, les blocages et les grèves, le texte de la loi Travail est arrivé au Sénat, lundi 13 juin. Il sera soumis à un vote symbolique le 28. Mais l'opposition à cette loi se fait toujours entendre et une nouvelle mobilisation nationale est prévue mardi.

Pourtant certains signes montrent que la mobilisation s'essouffle. La raffinerie du Havre (Seine-Maritime) a voté la fin de la grève le 11 juin, la SNCF enregistre seulement 7% de grévistes... Qu'en est-il vraiment ? Francetv info fait le point sur l'évolution de la mobilisation, alors que le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a confié au Parisiensamedi, qu'il espérait faire "plus fort" que le 31 mars. Ce jour-là, ce sont 390 000 manifestants selon la police (1,2 million de personnes selon les syndicats) qui s'étaient rassemblés en France.

Pour ce faire, francetv info a recherché les chiffres fournis par les autorités et par les syndicats. Certains chiffres manquent et il existe des écarts parfois importants entre les données fournies par les uns et les autres, dus aux différences dans la méthode de comptage (pour rappel, la méthode utilisée par la police, quelles que soient les manifestations, est jugée beaucoup plus fiable). Mais voici ce qu'on peut retenir de l'évolution de la mobilisation contre le projet de loi.  

Trois dates clés pour la mobilisation nationale

Les 9 et 31 mars et le 28 avril 2016 ont été les journées où les manifestants ont été les plus nombreux à se mobiliser. Répondant à l'appel des syndicats lycéens et étudiants, de nombreux jeunes sont descendus dans les rues, dès le 9 mars. Cette journée de mobilisation a été l'une des plus importantes avec 224 000 personnes d'après les autorités (500 000 personnes selon les syndicats) dans toute la France. 

Après quelques manifestations comptabilisant une mobilisation plus faible, c'est la journée du 31 mars qui a rassemblé le plus de monde dans les manifestations : 390 000 de personnes selon le ministère de l'Intérieur, 1,2 million selon les syndicats. Un mois plus tard, le 28 avril, la mobilisation a légèrement fléchi par rapport au premier appel à la manifestation avec 170 000 personnes dans les rues selon les autorités (500 000 selon les syndicats). Le nombre de manifestants répondant à l'appel des syndicats a ensuite légèrement baissé pour atteindre 153 000 le 26 mai (300 000 selon les syndicats).

Un nombre de défilés hors Paris en baisse

Selon les chiffres disponibles, le nombre de rassemblements hors de la capitale connaît une baisse notable en dehors du 1er mai. Le jour de la Fête du travail étant une journée de mobilisation traditionnelle, elle est à considérer avec prudence. Il semble difficile de séparer avec certitude les rassemblements uniquement consacrés à la contestation contre la loi Travail des manifestations d'ordre plus général. Donc, si l'on excepte cette date, le nombre de manifestations décroît sensiblement. Le 26 mai, seuls 160 rassemblements ont été recensés. La tendance semble être à l'essoufflement.

Une mobilisation qui baisse à Lyon et Marseille, mais augmente à Paris

Seuls les chiffres des manifestations parisiennes ont été systématiquement communiqués. Mais lorsque les données pour Marseille et Lyon, les deux plus grandes villes de France après Paris, sont disponibles, la comparaison offre un certain contre-point. Les journées de manifestations s'y sont poursuivies, adoptant une courbe plutôt similaire à celle de la capitale.

Mais à partir du 17 mai, Lyon enregistre une baisse significative du nombre de manifestants présents alors que, dans la capitale, leur nombre augmente. Bien que les données ne soient plus disponibles pour Marseille, la similitude de la courbe avec Lyon laisse imaginer que la mobilisation a pu connaître la même baisse. Cela montre bien que la mobilisation n'est pas uniforme sur l'ensemble de la France. 

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