Réforme des retraites : "Ceux qui souhaitent aller plus loin" que l'âge légal seront "récompensés", assure Jean-Paul Delevoye
Jean-Paul Delevoye annonce lundi que des "simulations" seront proposées dans "quelques mois" aux futurs retraités afin de leur permettre d'"optimiser" leurs choix.
"Nous souhaitons mettre en place un régime universel où la retraite soit le reflet de votre carrière", a assuré lundi 28 janvier sur franceinfo Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire du gouvernement chargé de piloter la réforme des retraites. Ce régime universel "apportera beaucoup d'équité", a-t-il affirmé.
franceinfo : Qui sera concerné par cette réforme ? Uniquement les futurs retraités ou les actuels ?
Jean-Paul Delevoye : Uniquement les futurs retraités. Celles et ceux qui sont actuellement à la retraite ne sont pas concernés, y compris dans leurs droits à la réversion, c'était un engagement du Premier ministre. Le second, c'est que si la loi est votée en 2019, nous sommes actuellement en train de proposer une franchise de cinq ans, donc il n'y a aucune panique, malgré celles et ceux qui alimentent les peurs. Nous aurons le temps de pouvoir, au contraire, accompagner la décision de chacun à pouvoir choisir la meilleure décision entre le temps qu'il souhaite passer à la retraite et le niveau de sa retraite.
L'âge légal de départ à la retraite restera-t-il 62 ans ?
Quelle est la situation actuelle ? 43 ans de cotisations, c'est-à-dire que si vous commencez à travailler à 22 ans, il faut aller jusqu'à 65 ans pour avoir ce qu'on appelle le taux plein. Si vous faites des études longues, que vous démarrez à 30 ans, vous imaginez, ça fait 73 ans. Cette notion de durée de cotisation et d'âge à taux plein disparaît. Nous souhaitons au contraire proposer une liberté de choix. Vous acquérez un certain nombre de points en fonction de vos salaires ou de vos rémunérations, vous les accumulez tout au long de votre carrière, et à partir de 62 ans en fonction du montant de la pension qui vous sera déterminée, vous décidez de partir ou éventuellement de reculer d'un an, deux ans, trois ans... Et à ce moment-là, nous estimons que comme vous apportez des réponses à la solidité du système, on doit vous accompagner par ce qu'on appelle des coefficients majorants, pour vous permettre de pouvoir optimiser votre choix.
La question se pose de savoir s'il y aura une décote pour ceux qui s'arrêtent avant 62 ans...
Ce n'est pas notre état d'esprit. Au contraire, nous souhaitons imposer le départ à 62 ans pour éviter qu'il y ait une paupérisation de celles et ceux qui voudraient partir plus tôt. Le système actuel fait que les femmes sont obligées d'aller jusqu'à 67 ans pour annuler les décotes. 20% des femmes vont jusqu'à cet âge-là. Nous voulons supprimer cela. Nous voulons au contraire accompagner, récompenser le travail et accompagner celles et ceux qui souhaitent aller un peu plus loin.
Un calcul de la pension tout au long de la vie. Entendez-vous l'inquiétude des futurs retraités qui redoutent une baisse des pensions ?
Nos partenaires sociaux sont par définition très vigilants sur la protection des salariés et évidemment ils ont attiré notre attention sur cette inquiétude, et c'est notre responsabilité d'y répondre. Nous souhaitons mettre en place un régime universel où la retraite soit le reflet de votre carrière. Nous voulons redistribuer cela pour les retraités les plus modestes. Nous voulons faire en sorte que, comme pour les salariés du privé qui cotisent sur la totalité de leurs salaires, les fonctionnaires cotisent sur la totalité de leurs salaires, primes comprises. Nous fournirons en temps voulu, c'est-à-dire dans quelques mois puisque la discussion ne cesse de progresser avec nos partenaires sociaux, des simulations, et nous verrons à ce moment-là que le système universel est un système non seulement juste, solide, efficace, mais qu'il apportera beaucoup d'équité à nos concitoyens.
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