Réforme des retraites : Laurent Berger appelle le gouvernement à ne pas "courir deux lièvres à la fois"

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, invité de l'émission "Questions politiques" sur France Inter, a rappelé dimanche 24 novembre qu'il était favorable à une réforme "universelle" des retraites. "La CFDT est pour si on a des mesures de pénibilité, de compensations pour les carrières hachées, pour les femmes, etc", affirme-t-il. En revanche, le patron du premier syndicat de France précise que "s'il s'agit d'aller d'abord (pour le gouvernement) dans une réforme où il y a un enjeu budgétaire et financier, la CFDT est contre". "Je dis simplement aujourd'hui que vouloir courir deux lièvres à la fois, l'équilibre financier des retraites, et en même temps vouloir créer ce système universel des retraites (...) c'est irresponsable, ça ne marchera pas et je m'y opposerai", continue Laurent Berger.

Laurent Berger a précisé à plusieurs reprises sa position contre "une mesure paramétrique" dans le projet de loi, soit le report de la date de départ à la retraite, soit la diminution des pensions dans le but de réguler le déficit. S'il y en a une dans ce projet de réforme "qui n'a même pas commencé à être écrit", rappelle le secrétaire général, "la CFDT appellera les salariés à se mobiliser". Il a aussi réagi au souhait du patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, de légiférer sur "un service minimum garanti" dans les transports publics en cas de grève. "C'est encore la même logique de l'affrontement. Je préfèrerais que les choses soient claires d'ici le 5 décembre. Il faut que le gouvernement apaise mais il ne faut pas appeler à ces mesures". Laurent Berger "souhaite que la grève soit la plus courte possible. On veut éviter d'y aller."

Les militants CFDT "pas forcément dans la rue"

Les militants de la CFDT-Cheminots "sont pour la réforme systémique des retraites", affirme par ailleurs le secrétaire général de la CFDT. Alors que de nombreux syndicats de la SNCF et de la RATP appellent à la grève interprofessionnelle le 5 décembre, Laurent Berger a pourtant déclaré que malgré le préavis déposé par la CFDT-Cheminots, "non, les militants CFDT-Cheminots ne seront pas forcément dans la rue". "Ils ont déposé un préavis pour dire au gouvernement : maintenant, est-ce qu'on peut discuter ?", explique le patron de la CFDT.

"Ils sont pour une réforme systémique des retraites mais veulent discuter de la transition qui fera que l'on passera d'un système qui est le nôtre aujourd'hui, qui a son histoire, qu'on peut vilipender comme certains le font encore ce matin, à un système universel", indique Laurent Berger. "On veut savoir comment ça se passe. C'est quand même pas anormal".