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Retraites : ce qu'il faut savoir sur les erreurs de calculs des pensions relevées par la Cour des comptes

Une pension sur sept nouvellement attribuée en 2021 a été affectée par une erreur financière. La perte moyenne est de 37 euros par mois pour les assurés concernés.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un dossier de pension de retraite sur sept comporte des erreurs, selon la Cour des comptes (DENIS CHARLET / AFP)

Les erreurs de calculs des pensions de retraite est un sujet récurrent. Si la situation s'est améliorée l'an dernier dans les caisses d'assurance vieillesse, elle n'est pas encore satisfaisante, relève la Cour des comptes dans un rapport.

En 2021, les caisses d'assurance vieillesse ont versées 824.000 nouvelles pensions de retraites de base. Parmi elles, une sur sept comporte une erreur financière, note ce rapport, contre une sur six auparavant. Il y a donc des progrès, mais cela reste préoccupant : dans 75% des cas, l'erreur est en défaveur des personnes concernées. La perte moyenne s'élève à 37 euros par mois - contre 42 il y a un -, indique la Cnav. Mais dans 10% des cas, elle dépasse toujours 83 euros par mois, soit un perte de 1000 euros par an pour les assurés concernés. 

À quoi sont liées ces erreurs ?

Dans la moitié des cas, ces erreurs résultent d'anomalies sur la carrière. Actuellement, les caisses d'assurances vieillesse liquident les pensions d'assurés qui ont commencé à travailler dans les années 1980. Or, à l'époque, les données n'étaient pas informatisées comme aujourd'hui. Il peut donc exister des "trous" au moment de reconstituer la vie professionnelle, soit parce que l'assuré n'a pas transmis tous ses bulletins de salaire par exemple, soit parce que des organismes partenaires, comme Pole emploi ou les Caisses d'allocation familiale ont transmis des informations erronées. Avec à la clef, moins de trimestres validés et donc une pension plus faible. 

La Cour des comptes réclame ainsi que les caisses d'assurance vieillesse renforcent le travail avec les assurés dès qu'elles détectent des anomalies, pour les aider à combler ces blancs, qui peuvent leur faire perdre de l'argent.

Ces erreurs sur la carrière proviennent aussi d'organismes sociaux

Dans le viseur de la Cour des comptes, on trouve également Pole emploi, l'Assurance maladie ou les caisses d'allocations familiales. Autant d'établissements qui transmettent des informations à l'assurance vieillesse. Car les périodes chômage, de maladie, ou pendant lesquelles on a arrêté de travailler pour garder ses enfants, peuvent donner droit à des trimestres de retraite. 

Or, les données transmises sont parfois incomplètes ou inexactes, critique la Cour des comptes. L'enjeu est donc d'améliorer la fiabilité. Oublier un mois de prestation peut faire sauter un trimestre, nous précise ainsi la Cnav, et donc faire diminuer le montant, là aussi, de la pension.

Que répond la direction de la Caisse nationale d'assurance vieillesse ?

Contactée par franceinfo, la Cnav affirme que la situation progresse mais reconnaît qu'il y a encore beaucoup à faire. L'amélioration passe par le dialogue constant avec l'assuré affirme ainsi Renaud Villard, le directeur général qui promet un nouvel outil.

"Dès la fin de l'année, je compte inscrire un service en ligne qui va permettre à l'assuré directement, de corriger sa carrière s'il découvre qu'il y a un job d'été qui n'a pas été pris en compte, de photographier le bulletin de salaire qui va bien pour que nous, ensuite, on puisse corriger au fil de l'eau sa carrière. C'est à dire que, non seulement, ces données soient partagées, visibles par l'assuré mais qu'en plus il puisse engager ce dialogue avec nous très tôt. Ce n'est pas d'attendre d'avoir 65 ans pour reconstituer sa carrière parce que l'assuré oublie des choses et, au bout du bout, être perdant. Si on regarde sa carrière régulièrement, tous les cinq ou dix ans, même en commençant à 25 ou 30 ans, c'est, pour moi, la clé de la qualité", défend-il.

Enfin, il faut savoir qu'une fois le calcul de la pension notifiée, l'assuré a deux mois pour contester. Après, c'est beaucoup plus compliqué, voire impossible : l'erreur de calcul est alors définitive.

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