: Vidéo "Si la société inclut la personne âgée, elle doit arriver à la mort... vivante", dit la fondatrice d'une "maison partagée"
L’association Ages sans frontières gère des Ehpad et des "maisons partagées" pour seniors sans avoir en tête "un rendement à deux chiffres", comme peuvent l'avoir des groupes lucratifs privés. Son objet est de "s’occuper des gens avec amour"… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 28 avril 2019.
Ce jour-là, l’Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) que dirige François Ancilotto dans le Tarn reçoit les résidents de la "maison partagée" de Tauriac. S’il est aussi humain avec ses pensionnaires, c’est qu’il est le fils de Josette Ancilotto, à l’origine de cette idée consistant à faire vivre ensemble des personnes âgées dans un lieu d’accueil alternatif, en colocation. Leur association Ages sans frontières gère ces deux façons complémentaires de prendre en charge les âges avancés de la vie.
Josette, mariée à un médecin gériatre, a dirigé cet Ehpad pendant vingt-six ans. C’est une affaire de famille, bien que le mot "affaires" ne soit pas celui qu’ils préfèrent. "Certains établissements répondent à des logiques économiques commerciales. Ils proposent des prix complètement aberrants par rapport au service. Ici, nous sommes gérés par une association et on n’a pas une pression aussi forte que ce que l’on peut trouver dans des groupes lucratifs privés, c’est sûr", explique le directeur.
"De tout temps, mon combat a été de repenser l’accompagnement de la vieillesse"
"L’idée n’est pas d’avoir un rendement à deux chiffres à la fin de l’année. Il est de s’occuper des gens avec amour, tout simplement. C’est ce que tu nous as transmis", dit-il en s’adressant à sa mère qui précise : "Quand je vois l’abandon, quand je vois cette société marchande qui pense que ce troisième, quatrième, voire cinquième âge est un poids, cela me pose un certain nombre de questions par rapport à notre civilisation. Et de tout temps, mon combat a été de repenser l’accompagnement de la vieillesse."
"Passer d’un domicile à une entrée en Ehpad est quelque chose de violent, témoigne François Ancilotto pour le magazine "13h15 le dimanche" (replay). La 'maison partagée' constitue une belle transition. C’est un outil complémentaire et il faut se servir de ce qui s’y passe pour re-questionner un petit peu les pratiques en Ehpad. En 'maison partagée', on va capitaliser sur les capacités restantes de la personne pour les mobiliser et en faire un moteur pour rester debout." Sa mère estime que "si la société inclut la personne âgée, elle doit arriver à la mort… vivante."
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