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Chômage : le calcul des allocations au cœur des négociations

Patronat et syndicats se retrouvent à partir de lundi pour discuter de l'avenir de l'assurance-chômage. Le Medef plaide pour une baisse des allocations pour remettre les chômeurs au travail et soulager un régime d'indemnisation lourdement endetté. Les syndicats sont contre.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Les négociations portent sur l'avenir de l'Unédic qui gère l'assurance-chômage en coopération avec Pôle emploi © Eric Gaillard/Reuters)

C'est un sujet explosif qui est ce lundi sur la table du Medef à Paris. Patronat et syndicats se retrouvent pour renégocier les règles d'indemnisation des chômeurs. Ce sont eux qui gèrent l'Unédic, l'organisme qui est en charge de l'assurance-chômage. Ils ont jusqu'au 30 juin pour trouver un accord, sinon le gouvernement tranchera. Le contexte est particulièrement délicat : le nombre de chômeurs indemnisés a explosé et les caisses sont dans le rouge.

La dette attendue de l'assurance-chômage d'ici la fin de l'année est de 30 milliards d'euros. Le problème, c'est que pour faire des économies et favoriser le retour à l'emploi, le patronat et les syndicats ont des solutions radicalement différentes.

Le patronat pour une baisse des allocations

Côté patronat, on vise clairement une réduction des droits des chômeurs, considérés comme les plus généreux d'Europe. Dégressivité des allocations, indemnisation moins longue, changement du mode de calcul, toutes ces propositions seront abordées. 

Les syndicats crient au scandale

Des pistes qui font hurler les syndicats. Pour eux, pas question de baisser le niveau d'indemnisation alors que le chômage est au plus haut. D'autant que pour les syndicats, les entreprises sont en partie responsables du trou de l'Unédic, parce qu'elles usent et abusent de contrats courts qui coûtent plus cher à la collectivité. Pour la CFDT, la CGT et Force ouvrière, il faut donc taxer plus fortement ces mini-contrats pour inciter les employeurs à changer d'attitude.

Les discussions s'annoncent très tendues. Les syndicats, particulièrement hérissés par la réforme à venir du code du travail, ne sont pas forcément prêts à faire des concessions.

"Il faut assumer un déficit élevé de l'assurance-chômage", Véronique Descacq de la CFDT
De son côté, la CGT propose de regarder de près ce qui coûte cher à l'Unedic. Selon Eric Aubin, négociateur de la CGT pour ce dossier épineux de l'assurance-chômage, "les deux principales causes sont la précarité, qui coûte 9,3 milliards d'euros selon les chiffres de l'Unedic, et les ruptures conventionnelles dont les employeurs usent et abusent, qui représentent 5 milliards pour l'assurance chômage".

Le syndicat propose de "surcotiser sur l'ensemble des contrats courts et de mettre une contribution sur les ruptures conventionnelles".

 

"Les contrats sont de plus en plus courts, il est temps de de redresser la barre" : Eric Aubin, négociateur de la CGT

 

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