Comment fonctionne l'assurance-chômage, dotée de 45 milliards de budget annuel ?
Alors que syndicats et patronat se réunissent de nouveau, jeudi 9 novembre, pour trouver un accord de réforme de l'assurance-chômage, franceinfo vous explique comment est financé le dispositif. L'Unédic, c'est un budget d'environ 45 milliards d'euros par an. Il y a ce qui entre dans les caisses : ce sont les cotisations que 20 millions de salariés versent chaque mois depuis leurs salaires et les cotisations patronales, versées par les employeurs. Il y a ensuite ce qui sort des caisses de l'assurance-chômage : ce sont les indemnités versées à environ 2,5 millions de chômeurs. Actuellement, un chômeur sur deux est indemnisé.
Quand le chômage est plutôt bas, les cotisations des salariés sont plus nombreuses alors qu'il y a moins d'indemnités à verser : l'assurance-chômage est en excèdent. C'est le cas depuis 2022 : 4,3 milliards d'euros en 2022 et un peu plus cette année : 4,4 milliards d'euros. À l’inverse, l'assurance-chômage peut être en déficit. C’était le cas entre 2009 et 2021 avec un déficit record de plus de 17 milliards d'euros en 2020, puis 9 milliards en 2021, conséquence de la crise du Covid et du versement de milliards d'euros pour le chômage partiel de millions de Français. L'accumulation de ces déficits donne une dette établie à la fin de 2022 à plus de 60 milliards d'euros.
Qui gère l'assurance-chômage ?
Ce sont les syndicats et les organisations patronales qui ont la main, ceux qu'on appelle les partenaires sociaux. Ils sont régulièrement en désaccord : le patronat voudrait donner moins de cotisations patronales et les syndicats veulent plus de droits pour les chômeurs. Les réformes récentes ont durci l'accès aux indemnisations des chômeurs. Quand les partenaires sociaux ne parviennent pas à se mettre d'accord, à signer une nouvelle convention dans les temps, c'est le gouvernement qui prend les décisions. La dernière fois, c'était en 2019. Pour les négociations qui démarrent jeudi, le gouvernement a donné jusqu'au 15 novembre aux partenaires sociaux pour aboutir, et il reprendra la main si ces derniers ne parviennent pas à un compromis.
L'État peut aussi vouloir ponctionner les recettes de l'assurance-chômage quand celles-ci augmentent. C'est ce qui se passe en ce moment : le gouvernement veut se servir d'une partie de son excédent pour aider à financer la formation des chômeurs.
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