Contrôle des chômeurs : Force ouvrière dénonce "une précarisation rampante" des demandeurs d'emploi
Michel Beaugas, secrétaire confédéral du syndicat FO, a réagi mardi sur franceinfo alors qu'un décret publié dimanche durcit les sanctions contre les chômeurs qui ne respectent pas certaines règles.
Un décret publié dimanche 30 décembre 2018 au Journal officiel durcit les sanctions prévues contre les chômeurs qui ne respectent pas certaines règles. Ce décret d'application de la loi Avenir professionnel fait peser "un risque accru pour les demandeurs d'emploi de se voir radiés", a réagi mardi 1er janvier sur franceinfo Michel Beaugas, secrétaire confédéral du syndicat Force Ouvrière, chargé du secteur de l'emploi et de la formation professionnelle.
Selon lui, le décret valide l'idée que "les demandeurs d'emploi ne font pas suffisamment de recherches pour retrouver un emploi". Michel Beaugas dénonce "une précarisation rampante" des chômeurs.
franceinfo : Avez-vous été surpris par le décret gouvernemental ?
Michel Beaugas : Oui. On a été surpris par le décret, d'autant qu'il va beaucoup plus loin que ce que nous avait annoncé le ministère en allongeant la durée de sanction et de radiation, même si nous étions favorables à une révision de l'échelle des sanctions. Aujourd'hui, c'est un durcissement des sanctions. Si on couple avec les expérimentations faites dans certaines régions, il y a un risque accru pour les demandeurs d'emploi de se voir radié
Est-ce que le gouvernement fausse les règles de la négociation en cours ?
Dans le cadre de la négociation, on ne va pas jusqu'à discuter des durées des sanctions. On discute des principes et le gouvernement a la main. Là, au prétexte de simplification, il a durci. C'est la disparition de l'allocation. Il y a une vraie sanction pécuniaire.
Des personnes qui cherchent réellement un emploi pourraient-elles se retrouver sanctionnées ?
Tout va dépendre du conseiller Pôle emploi. Ce décret fait aussi reposer une nouvelle responsabilité sur le conseiller. L'offre valable d'emploi va être négociée au cas par cas entre le demandeur d'emploi et son conseiller. C'est le conseiller qui décidera si oui ou non il doit y avoir une sanction. Il y a une fragilisation, une mise en danger. C'est tout le discours présidentiel. Pour trouver un emploi, il faut traverser la rue. C'est cette idée que les demandeurs d'emploi ne font pas suffisamment de recherches pour retrouver un emploi. C'est aussi une précarisation rampante. Ils devront accepter tous les petits boulots qu'ils trouveront, des contrats de courte durée, des contrats précaires, là où on a du mal à trouver des salariés, dans des emplois où les conditions de travail et les salaires ne sont pas bons. Ce que veut le gouvernement, c'est que les demandeurs d'emplois reprennent un emploi à tout prix, quelles qu'en soient les conditions, y compris les conditions de salaires.
Est-ce que le gouvernement fausse les règles de la négociation en cours ?
Dans le cadre de la négociation, on ne va pas jusqu'à discuter des durées des sanctions. On discute des principes et le gouvernement a la main. Là, au prétexte de simplification, il a durci. C'est la disparition de l'allocation. Il y a une vraie sanction pécuniaire.
Des personnes qui cherchent réellement un emploi pourraient-elles se retrouver sanctionnées ?
Tout va dépendre du conseiller Pôle emploi. Ce décret fait aussi reposer une nouvelle responsabilité sur le conseiller. L'offre valable d'emploi va être négociée au cas par cas entre le demandeur d'emploi et son conseiller. C'est le conseiller qui décidera si oui ou non il doit y avoir une sanction. Il y a une fragilisation, une mise en danger. C'est tout le discours présidentiel. Pour trouver un emploi, il faut traverser la rue. C'est cette idée que les demandeurs d'emploi ne font pas suffisamment de recherches pour retrouver un emploi. C'est aussi une précarisation rampante. Ils devront accepter tous les petits boulots qu'ils trouveront, des contrats de courte durée, des contrats précaires, là où on a du mal à trouver des salariés, dans des emplois où les conditions de travail et les salaires ne sont pas bons. Ce que veut le gouvernement, c'est que les demandeurs d'emplois reprennent un emploi à tout prix, quelles qu'en soient les conditions, y compris les conditions de salaire.
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