"Je veux m'en sortir et je me retrouve face à un mur" : pour Régine, demandeuse d'emploi, la réforme de l'assurance chômage "fait mal"
La réforme de l'assurance chômage entre en vigueur ce 1er novembre. Les conditions d'accès pour ouvrir des droits à une indemnisation vont nettement se durcir. Régine, secrétaire lyonnaise de 51 ans, s'en inquiète.
C'est ce vendredi 1er novembre qu'entre en vigueur la première salve de mesures décrétée par le gouvernement. Désormais, il sera plus difficile d'ouvrir des droits pour toucher une allocation. Mais aussi recharger des droits en cours d'indemnisation. Et c'est ce qui inquiète énormément les demandeurs d'emploi. C'est le cas de Régine, une secrétaire lyonnaise de 51 ans, licenciée il y a cinq ans. Depuis, elle alterne grosses périodes de chômage et petits contrats en CDD.
Régine est catastrophée. Et très en colère. Fin septembre, elle a reçu un courrier de Pôle Emploi l'informant que les règles d'assurance chômage allaient changer et qu'elle était concernée. En ligne de mire : le rechargement des droits. Un dispositif qui, jusqu'ici, permettait aux chômeurs en fin de droit de prolonger leur indemnisation dès lors qu'ils travaillaient un mois. Á partir de maintenant, il faudra retravailler six mois pour recharger. Et ça, pour Régine, c'est mission impossible : "On ne trouve pas des contrats de six mois. On trouve que des contrats de trois ou quatre mois. Les chômeurs, ce ne sont pas tous des nigauds. Moi, j'ai bac +2, 20 ans d'expérience en secrétariat et je ne trouve rien".
Il va y avoir davantage de pauvreté et de précarité, ça va flamber
Régineà franceinfo
Pour Régine, ce durcissement des règles d'assurance chômage est extrêmement injuste. D'autant qu'à 50 ans passés, elle dit souffrir de discrimination. "J'ai 51 ans. Et les quinquagénaires, on n'en veut pas. On est des pestiférés de la société. Je veux m'en sortir et je me retrouve face à un mur", déplore-t-elle. "Cette nouvelle réforme, ça fait mal à tout le monde. Il va y avoir davantage de pauvreté et de précarité, ça va flamber", ajoute-t-elle. Le 21 décembre prochain, Régine aura épuisé ses droits à l'assurance chômage. Si elle ne trouve pas, d'ici là, un contrat de travail d'au moins six mois, elle ne pourra pas prolonger son indemnisation. Elle basculera alors dans les minima sociaux, dit-elle. Le RSA. Ou l'ASS, l'Allocation de solidarité spécifique.
Le 1er avril prochain, d'autres mesures entreront en vigueur. La formule de calcul de l'allocation chômage sera modifiée. Certains chômeurs subiront une baisse de 20% en moyenne de leur indemnisation mensuelle. Dans certains cas, la baisse atteindra 50%.
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