Réforme de l'assurance-chômage : les syndicats de salariés dénoncent "un scandale", le patronat salue des mesures "qui vont dans le bon sens"
Le gouvernement a annoncé lundi que les demandeurs d'emploi ouvrant des droits à partir du 1er février 2023 verront leur durée d'indemnisation réduite de 25%, tant que le taux de chômage ne progresse pas significativement.
Des avis opposés. Les réactions sont parfois vives après la présentation de la réforme de l'indemnisation de l'assurance-chômage par le gouvernement, lundi 21 novembre. "Tout le monde voit ses droits baisser", "c'est un scandale", a dénoncé Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière. Pour Jean-François Foucard, de la CFE-CGC, qui représente les cadres, "le but est de faire des économies".
Les demandeurs d'emploi ouvrant des droits à partir du 1er février 2023 verront leur durée d'indemnisation réduite de 25%, tant que le taux de chômage reste en deçà de 9% et qu'il ne progresse pas d'au moins 0,8 point sur un trimestre. Si tel devait être le cas, les règles actuelles continueraient de s'appliquer jusqu'au retour à une situation économique plus favorable.
Selon l'Unédic, la réforme va permettre à l'Etat d'économiser jusqu'à quatre milliards d'euros par an en année pleine. "C'est encore une trappe à précarisation", a renchéri Eric Courpotin, de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), pour qui il aurait fallu travailler sur les frais liés au travail : déplacement, garde d'enfants, logement...
"Tous les syndicats sont opposés à cette nouvelle réforme"
Les seniors "vont payer le plus cher", passant de 36 mois à 27 mois d'indemnisation maximum (contre un passage de 24 mois à 18 mois pour les moins de 53 ans), a réagi Denis Gravouil, le négociateur pour la CGT. "Tous les syndicats [de salariés] sont opposés à cette nouvelle réforme, moins d'un an après la précédente, qui était déjà une baisse de droits considérable", a-t-il poursuivi. Il a également fustigé le fait d'avoir introduit des exceptions pour certains corps de métiers, estimant que c'était "une façon de diviser les chômeurs entre eux".
Côté patronal, Hubert Mongon, du Medef, a salué une réforme qui permet "d'aller dans le bon sens" vers le retour à l'emploi. Pour Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, les dispositions annoncées "complètent utilement" les dispositifs d'assurance-chômage.
Michel Picon, négociateur pour l'U2P, qui représente les artisans et les commerçants, s'est dit "somme toute favorable" à la réforme. Selon lui, la difficulté pour retrouver un emploi s'accentue à mesure que la période de chômage s'allonge. Il a néanmoins invité le gouvernement à travailler sur les autres "freins à l'emploi".
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