Mory Ducros : vers un accord, déjà contesté
Trois semaines après la reprise de Mory Ducros par son
actionnaire principal, Arcole Industries, l'épilogue de ce feuilleton social
pourrait se jouer d'ici vendredi soir. Alors que les dernières négociations
entre le repreneur et l'administrateur butaient sur les critères de licenciements,
un accord a été présenté en comité d'entreprise. Le plan social ne satisfait pas pour autant les principaux
syndicats qui évoquent déjà "les prud'hommes" comme terre de contestation.
La liquidation judiciaire évitée
La
mise en œuvre du projet de reprise dépend à présent de l'aval de l'administration
du travail, elle va contrôler la légalité du plan de sauvegarde de l'emploi
(PSE). Au total,
2.882 lettres de licenciements devraient partir ces prochains jours et 2.100 emplois seraient sauvés. Ce sont les critères pour se séparer ou non d'un
salarié qui ont fait l'objet de négociations serrées entre le repreneur et l'administrateur
judiciaire ces derniers jours. Alors que le risque d'une liquidiation judiciaire se profilait, une
nouvelle mouture a été présentée vendredi en comité d'entreprise. Pour l'avocat
du CE, Thomas Hollande, celui-ci "a pris ses responsabilités."
Le CE a accepté
d'émettre un avis pour permettre à la reprise de s'effectuer et éviter à tout
prix la liquidation judiciaire qui était une vraie menace.
La colère syndicale sur
le tri des salariés
Pendant sa réunion vendredi, le comité d'entreprise a
souligné des critères "subjectifs" pour choisir les salariés
licenciés, mais sans entraver pour autant le cours du dossier. En revanche, à l'issue du
CE, les deux principaux syndicats ont laissé éclater leur colère. Selon Thierry Cordier, le secrétaire
général de la CFDT-Union fédérale route, les dossiers aux prudhommes
vont se multiplier, à cause "de critères de licenciement toujours aussi
pourris".
Les agences de Mory Ducros
découvrent les derniers rebondissements. Près d'Orléans, sur le site d'Ormes,
le délégué CFDT Eric Jahier, se dit inquiet, après de "nombreux rebondissements."
Pour la CGT du groupe,
Arcole a gagné en faisant passer "à quelques formules près" un plan social que le syndicat n'a jamais voulu signer.
Après le probable feu
vert de l'administration du travail, une nouvelle étape, moins médiatique pourrait se jouer devant la juridiction prudhommale, là ou les critères de licenciements seraient
revus, corrigés ou validés.
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