Agriculture : des friches qui valent de l'or
De nombreuses communes sont confrontées au recul des terres agricoles. La France perd l'équivalent d'un département tous les dix ans. Un article de loi oublié pourrait donner des idées à beaucoup d'élus.
Le long du littoral breton, un village semble avoir trouvé la recette magique pour résister au recul des terres agricoles. Moëlan-sur-Mer, une petite commune du Finistère, est bien décidée à installer des paysans sur ses terrains laissés à l'abandon, grâce à un article de loi oublié qui pourrait bien donner des idées à toute la France. Des terres en friches entourent la petite exploitation de Julien Doineau. Freiné par le prix des terrains, ce maraîcher a longtemps remis à plus tard ses projets d'installation. Jusqu'à acquérir en 2018 ce coin de terre, encore trop petit pour vivre de son travail. "Économiquement, ce n'est pas viable du tout. Il faut que je puisse en vivre, faire bouillir la marmite, pas seulement la remplir", explique-t-il.
Une surface d'exploitation multipliée par dix
Il lui faut donc plus de terre. Et d'ici quelques semaines, Julien Doineau pourra cultiver la parcelle voisine laissée à l'abandon depuis 30 ans. Et il va même multiplier par dix la taille de son exploitation, sur des terres qui ne lui appartiennent pas, sans que ses propriétaires aient pu s'opposer à l'arrivée des débroussailleuses. Une expansion rendue possible par la commune grâce à une astuce juridique étonnante : un vieil article du code rural qui oblige les propriétaires à remettre en culture leurs terrains laissés en friches.
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