Cette "ratification n'était pas urgente", selon le député LREM Jean-François Mbaye, qui a voté contre le CETA
Le député explique que son vote n'est pas un "non à Emmanuel Macron".
"Je ne dis pas à non à Emmanuel Macron", a réagi mardi 23 juillet sur franceinfo Jean-François Mbaye, député LREM du Val-de-Marne, qui a voté contre la ratification du CETA, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada. Le texte a été adopté mardi par 226 voix pour et 213 contre à l'Assemblée nationale.
Pour le parlementaire, cette ratification "n'était pas urgente maintenant". "Je dis tout simplement qu'aujourd'hui, un traité de cette nature, avec des enjeux qui ont été identifiés et des incertitudes qui sont là depuis le tout début, font que je ne peux pas le ratifier de cette façon", a-t-il poursuivi.
Je me suis dès le début opposé à ces instances qui sont chargées de trancher d'éventuels litiges entre les différentes parties. Je parle des tribunaux d'investissement et des tribunaux d'appel
Jean-François Mbayeà franceinfo
Par ailleurs, "je me suis interrogé, je me suis inquiété sur la question du veto climatique qui permet de faire obstacle à la saisine de ce même tribunal suivant l'objet de règlementations étatiques qui seraient dénoncées par un demandeur". Selon le parlementaire, il y a "le risque de voir des États souverains assignés en justice par des entreprises privées, c'est l'une des principales raisons qui m'a fait voter contre une ratification de cette façon-là".
52 députés de la majorité se sont abstenus
Jean-François Mbaye l'assure, son vote n'est pas une manière de répondre à la tribune de Nicolas Hulot qui avait appelé à voter contre la ratification du traité. "Je suis en dehors de toutes les déclarations que Nicolas Hulot a pu porter (…) Peut-être fallait-il avoir le courage de le dire quand il était en responsabilité".
Alors que 52 députés de la majorité se sont abstenus et que neuf d'entre eux ont voté contre le CETA, Jean-François Mbaye estime qu'"il n'y a aucune rébellion, il n'y a aucune fronde, on est passés dans l'Acte 2 du quinquennat, avec des députés qui ont le désir, la volonté de faire avancer certains marqueurs qui peut-être manquaient ou étaient insuffisants sur le premier acte. Je considère que tout le monde est libre de se prononcer sur un enjeu comme le CETA, je n'y vois aucune fronde, mais l'affirmation de sensibilités et de positions qui doivent être entendues au sein de la majorité", a soutenu Jean-François Mbaye.
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