Barrages routiers, "contrôles" dans des cantines... Les agriculteurs maintiennent la pression sur le gouvernement
Malgré les mesures d'urgence présentées, mardi, par le ministre de l'Agriculture, les agriculteurs ont poursuivi leurs actions dans plusieurs départements.
La colère ne retombe pas. Alors que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a détaillé, mardi 28 juillet, les mesures d'urgence du gouvernement à destination des éleveurs, ceux-ci, accompagnés d'autres agriculteurs, ont mené de nouvelles actions dans toute la France. Ils ont bloqué plusieurs autoroutes et mis en place de barrages filtrants, mais aussi procédé à des contrôles sur la provenance des marchandises dans des abattoirs et des cantines. Tour d'horizon région par région.
En Lorraine
Plusieurs centaines d'agriculteurs lorrains, éleveurs comme céréaliers, ont dressé des barrages filtrants au croisement des autoroutes A4 et A31, près de Metz (Moselle), provoquant des bouchons de plusieurs kilomètres. "Nous allons contrôler tous les camions frigorifiques, pour repérer la viande d'importation", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de Moselle.
Les tracteurs du sud et du nord mosellans se rejoignent sur l'A31 à Hauconcourt. Mise en place des barrage filtrants. pic.twitter.com/OfqJKygUBq
— FDSEA de la Moselle (@FDSEA57) July 28, 2015
Les agriculteurs ont aussi déversé du fumier et des pneus devant plusieurs restaurants, des grandes surfaces et un grossiste à Metz. Un autre barrage filtrant a été installé à Phalsbourg (Moselle), où se rejoignent la N4, reliant Nancy (Meurthe-et-Moselle) et Strasbourg (Bas-Rhin), et l'A4, entre Metz et Strasbourg, provoquant également des perturbations.
En Normandie
A Rouen (Seine-Maritime), les agriculteurs ont effectué des contrôles dans les cantines de la préfecture de Haute-Normandie et du conseil régional, à la recherche de produits d'origine étrangère. A la préfecture, "on a trouvé de la terrine de lapin chinoise, du bœuf espagnol, de la joue de porc congelée allemande, des champignons de Paris polonais, des tomates belges", a détaillé le secrétaire général de la FDSEA de Seine-Maritime. Ils ont aussi investi les cuisines d'un casino à Forges-les-Eaux.
En Basse-Normandie, des contrôles ont eu lieu dans des grandes surfaces à Avranches (Manche), et des agriculteurs se sont rassemblés devant une usine Lactalis à Saint-Martin-des-Entrées (Calvados), selon France Bleu Basse Normandie et France Bleu Cotentin.
En parallèle, la Chambre de commerce et d'industrie du Havre a annoncé qu'elle portait plainte contre X, après le blocage des ponts à péage de Normandie et de Tancarville par des éleveurs, la semaine précédente, estimant qu'il représentait un préjudice financier estimé à 460 000 euros.
Dans le Sud-Ouest
Dans le Gers, des centaines d'agriculteurs ont dressé des barrages filtrants aux entrées de Marciac, qui accueille depuis lundi le plus important festival de jazz de France. La venue du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait été annoncée, mais il n'a finalement pas effectué le déplacement.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, environ 200 éleveurs ont procédé, mardi matin, à des "inspections" d'abattoirs et de grossistes en divers points du département. Dans une société de transformation à Saint-Palais, "on a trouvé des choses plus que choquantes, a déclaré le président des Jeunes Agriculteurs 64. Des bêtes nées en Autriche, élevées en Allemagne et abattues en Pologne. Au total, 90% des bêtes passent par des pays étrangers, que ce soit du porc, du mouton ou de la vache."
Dans l'Indre
Une centaine d'éleveurs ont bloqué cinq grandes surfaces sur la commune de La Châtre (Indre), devant lesquelles du fumier a été déversé tandis que des tracteurs bloquaient les accès.
En Rhône-Alpes
Quelques dizaines de tracteurs se sont contenté de défiler dans le centre de Bourg-en-Bresse (Ain), à l'appel de la Confédération paysanne et de l'association des producteurs de lait indépendants.
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