Rencontre avec un éleveur de porcs en colère
Alors que les abattoirs Bigard ont annoncé qu'ils allaient réduire de 5% les prix d'achat de la viande de porc, France 2 a donné la parole à un éleveur qui ne veut pas accepter ce diktat.
Didier Lucas est installé en Bretagne depuis 2001. Quatorze années au total, dont dix de crise. Il travaille de longues journées pour à peine 1 000 euros par mois. "Aujourd'hui, il devient très compliqué de sortir un salaire de notre exploitation [...]. On remplit de la dette par de la dette", décrit cet éleveur de porcs en Charente-Maritime. Il a le sentiment que rien n'est fait pour conserver la filière porcine en France.
La Bretagne bientôt sinistrée ?
"La production porcine, c'est plus de 30 000 emplois en Bretagne et ça peut s'arrêter du jour au lendemain, comme les mines dans le Nord, et on va se retrouver en zone sinistrée." Cet éleveur a été de toutes les manifestations. Depuis ce week-end, le prix du porc est de nouveau à la baisse. "Quand on n'a plus rien à perdre, qu'on est vraiment acculé financièrement dans son exploitation, que ça pose des problèmes psychologiques [...], on peut comprendre la détresse des gens. C'est tellement intense depuis plusieurs années que s'il y a des exactions de part et d'autre, elles sont compréhensibles", justifie l'éleveur.
Actuellement, la moitié des exploitations porcines de Bretagne sont en difficulté. Un élevage disparaît en moyenne chaque jour.
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