Emmanuel Macron veut mettre des "verrous réglementaires" sur les achats de terres agricoles par des étrangers
Un investisseur chinois, le groupe Hongyang, a notamment acquis récemment 1 700 hectares de terres dans l'Indre et 900 hectares dans l'Allier, suscitant une vive émotion en France.
La France va mettre en place des "verrous réglementaires" sur les achats de terres agricoles par des étrangers en France, après l'acquisition récente de terres à blé par un investisseur chinois. "On ne peut pas laisser des centaines d'hectares être rachetés par des puissances étrangères sans qu'on sache la finalité de ces rachats", a déclaré Emmanuel Macron, jeudi 22 février.
Le président de la République estime que les terres agricoles sont "un investissement stratégique dont dépend notre souveraineté", mais il n'a pas détaillé la nature des futurs réglements, devant quelque 700 jeunes agriculteurs français réunis à l'Elysée, à l'avant-veille de l'inauguration du salon de l'Agriculture. "Nous travaillerons avec vous et avec les Safer [sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural] pour mettre fin à ce qui est en train de se passer."
Des investissements chinois qui passent mal
Un investisseur chinois, le groupe Hongyang, a notamment acquis récemment 1 700 hectares de terres à blé dans l'Indre et 900 hectares dans l'Allier, suscitant de nomobreuses réactions en France. Les Safer, qui disposent normalement d'un droit de préemption, n'ont pas pu l'activer dans le cas chinois en raison d'une brèche juridique qui les empêche d'intervenir quand le rachat ne porte que sur une partie seulement des parts d'une société.
Au mois de décembre, la Safer Auvergne-Rhône-Alpes estimait toutefois que le problème n'était pas lié à la nationalité, car l'accaparement des terres en France est aujourd'hui essentiellement le fait de sociétés françaises : selon les Safer, 20% des terres agricoles sont exploitées en France par des sociétés alors qu'il n'y en avait aucune il y a dix ans.
Sur le problème plus global de l'accès au foncier pour les jeunes générations d'agriculteurs, le président a demandé "pour le mois de mai" qu'on "imagine" un système de "pré-retraites agricoles avec une sortie progressive de l'activité" afin de permettre à un jeune de prendre la suite de ses parents. Il s'est déclaré "à l'écoute" des propositions du syndicat des Jeunes Agriculteurs sur l'éventuelle mise en place de "prêts d'honneur", afin d'aider aux installations de jeunes, "compte tenu du défi du renouvellement des générations à venir" dans le secteur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.