Gelées de printemps : le cauchemar des vignerons du Val de Loire est de retour
La vague de froid qui touche les coteaux de Pouilly fumé, depuis le début de la semaine, a déjà détruit une partie de la récolte. Une catastrophe pour cette région déjà confrontée au gel, l'année dernière.
L’apparition du gel, depuis deux jours, pourrait menacer certaines récoltes de vin. L’épisode de froid qui traverse le Nord de la France touche de nombreux domaines et les principales victimes sont les viticulteurs de Bourgogne et du Val de Loire. Ils ont déjà subi deux nuits de gel et s'apprêtent à en vivre une nouvelle jeudi 20 avril.
À Pouilly-sur-Loire, où est produite l'appellation Pouilly fumé, Régis Minet fait le bilan des intempéries. L’œil rivé sur son thermomètre, ce viticulteur d’une soixantaine d’années a passé la nuit de mercredi à jeudi à parcourir les douze hectares de son exploitation."Tous les vignerons ont le même problème que moi, c'est à dire le stress du manque de récolte. C'est le chiffre d'affaire qui va certainement en prendre un bon coup."
Jonathan Pabiot, lui aussi viticulteur à Pouilly-sur-Loire, a déjà chiffré les dégâts sur ses terres. "J'ai perdu peut-être cinq, six mille bouteilles sur un hectare et je n'ai pas fait le tour de toutes mes parcelles", dit-il en contemplant les bourgeons gelés.
On essaie de se rassurer en se disant que, peut-être, il a fait moins froid chez soi que chez le voisin
Régis Minet, producteur de Pouilly fumé
L'année dernière déjà, les viticulteurs du Val de Loire avaient subi un douloureux épisode de gel avec des exploitations touchées à 80%. Alors, pour limiter les pertes, cette fois-ci, ils ont développé différentes stratégies : des centaines de barils de pétrole en feu pour réchauffer la terre, de grandes éoliennes pour brasser l’air.
Mais il n'est pas sûr que ce soit suffisant pour éviter ce que François Dal, conseiller en viticulture à Sancerre, considère comme une catastrophe : "On est peu habitué au gel dans la région. En moyenne, c'est tous les 25 ans. Deux ans de suite, c'est vraiment catastrophique, explique l'expert. Beaucoup de viticulteurs ont dû faire des prêts à court terme pour boucher le trou de l'année dernière. Les banques ne prêteront pas deux ans de suite."
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