Glyphosate : Delphine Batho accuse l'Union des industries phytosanitaires d'avoir eu accès à son amendement "90h avant" les députés
La députée des Deux-Sèvres Delphine Batho a dénoncé "une atteinte grave", après avoir accusé, mardi, à la tribune de l'Assemblée nationale, les industries phytosanitaires d'avoir eu accès à son amendement sur l'interdiction du glyphosate "90 heures avant" les députés.
Delphine Batho a dénoncé mercredi 23 mai sur franceinfo "une atteinte grave". Mardi, à la tribune de l'Assemblée nationale, la députée des Deux-Sèvres avait accusé les industries phytosanitaires d'avoir eu accès à son amendement demandant l'interdiction du glyphosate "90 heures avant" les députés.
L'UIPP, qui regroupe notamment Bayer et Monsanto, a "accédé à des informations qui sont dans la base de données interne à l'Assemblée nationale à un stade des procédures qui ne permet pas du tout que ces informations soient publiques", a expliqué l'ancienne élue PS qui doit prendre la présidence de Génération écologie en septembre.
"Leur argumentaire contre mon amendement comporte une erreur qui n'existait que dans une version de mon amendement présente dans les logiciels internes de l'Assemblée nationale pendant quelques heures, et bien avant qu'il soit traité par les services de l'Assemblée nationale et mis en ligne, et même 90 heures avant qu'il ne soit porté à la connaissance de mes collègues députés", a précisé la députée.
Delphine Batho demande l'ouverture d'une enquête
Delphine Batho a demandé "qu'une enquête soit faite, que la présidence de l'Assemblée nationale rende compte de cette enquête, et que ce type de pratiques soit clairement dénoncé et clairement sanctionné".
Tous les lobbies, tous les représentants d'intérêts, depuis les lois sur la transparence de la vie publique, sont soumis à un code de conduite qu'ils sont tenus de respecter et qui-là ne l'a pas été
Delphine Bathoà franceinfo
L'Union des industries phytosanitaires dément
Delphine Guey, directrice des affaires publiques de l'Union des industries phytosanitaires (UIPP), jointe par franceinfo, a répondu avoir "suivi le protocole". "Nous faisons ça en toute transparence. Nos entreprises sont enregistrées à l'Assemblée nationale, et nous ne comprenons pas cette accusation", a-t-elle réagi.
L'interdiction du glyphosate en France d'ici trois ans ne figure pas dans le projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation. Pour Delphine Batho, "ce qui est en train de se passer, petit à petit, sous le coup de pressions que l'on connaît bien, c'est de faire en sorte que cet engagement soit remis en cause".
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