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Infographies Deux graphiques pour comprendre la détresse des éleveurs

Revenus, prix de la viande... Francetv info a rassemblé les données pour mieux comprendre le quotidien des éleveurs, qualifié d'invivable par le syndicat agricole de la FNSEA.

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une manifestation d'éleveurs organisée en décembre 2014 à Privas (Ardèche). (CITIZENSIDE/CHRISTOPHE ESTASSY)

Gyrophares allumés, des centaines de tracteurs doivent défiler, jeudi 2 juillet, pour la "Nuit de la détresse", organisée par la FNSEA, principal syndicat agricole. "Le mot détresse résume la situation des agriculteurs depuis plus d'un an. C'est un secteur qui s'enfonce dans une crise dont on ne voit pas la fin", dénonce Dominique Barreau, secrétaire général de la FNSEA. 

Ils multiplient les manifestations depuis déjà plusieurs mois. Quelles sont les raisons de leur colère ? Réponse en infographies. 

Une chute des prix payés au producteur

Les agriculteurs dénoncent des prix de vente qui ne leur permettent plus de dégager une rémunération suffisante. Selon la FNSEA, le coût de production moyen pour du bœuf s'élève à 4,50 euros le kilo, tandis que son prix d'achat à la consommation n'est que de 3,60 euros le kilo. "Ces 18 derniers mois, les prix ont augmenté à l'achat mais du côté des éleveurs, on reçoit 20% en moins", explique Dominique Barreau.

Le prix de la viande de bœuf a, par exemple, augmenté de 22% depuis 2012. Une évolution qui s'inscrit dans une mouvement paradoxal : alors que les prix pour les consommateurs ne cessent de grimper, la rémunération des éleveurs suit la courbe inverse. Les indices mensuels des prix de la viande, payés respectivement au producteur, en début de chaîne, et au consommateur, en bout de chaîne, permettent de rendre compte de ce paradoxe. En cause, selon Les Echos : la forte concurrence européenne, notamment espagnole et allemande, les hausses répétées au cours des dernières années du prix des aliments du bétail et l'embargo visant la Russie, qui représentait un important marché. 

 

Des revenus en nette baisse

Conséquence de cette baisse des prix à la production, une chute des revenus chez les éleveurs. "Dans le secteur bovin, les éleveurs se paient 10 000 euros par an. Quand on connaît les capitaux nécessaires pour faire tourner un élevage, ça fait peur", déplore Dominique Barreau. 

L'année 2012 marque une rupture dans la situation des éleveurs. Leurs revenus sont en chute libre depuis cette date, comme le montre le graphique ci-dessous. Résultat, entre 10 et 15% des élevages en production porcine vont devoir fermer boutique en juillet 2015, affirme le secrétaire général de la FNSEA.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des convois devraient circuler dans tous les départements de France. "On laisse crever des milliers de paysans. C'est devenu invivable sur les exploitations et les opérateurs s'engagent mais ne font rien", accuse le secrétaire général. De cette "Nuit de la détresse", ils attendent des réponses concrètes de la part des nouveaux conseillers départementaux. 

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