Nicolas Hulot assure être "100% en phase" avec le Premier ministre après avoir séché la séance de clôture des états généraux de l'alimentation
Le ministre s'est fait remarquer par son absence, jeudi soir. Reçu à Matignon, vendredi matin, il a tenté d'éteindre la polémique après avoir rencontré Edouard Philippe.
Il n'a pas assisté à la séance de clôture des états généraux de l'alimentation, boycottant du même coup le discours prononcé par Edouard Philippe, jeudi 21 décembre. Nicolas Hulot estime que les conclusions de ce grand rendez-vous de la filière agroalimentaire, organisé par le gouvernement, ne sont "pas à la hauteur". Une manière, pour lui, de faire pression après avoir "avalé une bonne grosse dose de couleuvres", explique Nathalie Saint-Cricq, cheffe du service politique de France 2.
"Ce n'est pas un psychodrame"
"Le compte n'y est pas, ce n'était pas suffisamment conclusif et, donc, ce n'était pas pour moi le temps de conclure", explique le ministre de la Transition écologique et solidaire dans un entretien au Monde. "Ce n'est pas un psychodrame, je considère que les conclusions ne sont pas à la hauteur de la qualité du travail extraordinaire et des propositions qui ont été faites dans les ateliers. Je ne vais donc pas aller faire le beau ou aller dire dans un micro que le compte n'y est pas", poursuit-il.
Reçu à Matignon vendredi matin, Nicolas Hulot a assuré à la sortie de son entretien être "100% en phase" avec le Premier ministre. "Je veux clarifier la situation parce que parfois la communication m'échappe un peu et elle ne correspond pas vraiment à la réalité", a-t-il déclaré.
"Il était furieux quand il a lu les conclusions"
Ouverts fin juillet, ces états généraux avaient vocation à trouver des solutions pour équilibrer les rapports entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé lors de leur clôture jeudi la présentation prochaine d'un projet de loi visant à imposer aux distributeurs un seuil de revente à perte de 10% sur les denrées alimentaires pour éviter de tirer les prix à la baisse.
Sur le front de l'environnement, les conclusions ont toutefois été moins précises, puisque les modalités de la sortie progressive des pesticides (dont le glyphosate d'ici trois ans) feront l'objet d'un plan au premier trimestre 2018. "Il était furieux quand il a lu les conclusions, transmises tardivement par le ministère de l'Agriculture, il ne les trouvait pas raccord avec les déclarations du président de la République lors de la journée des EGA à Rungis" le 11 octobre, confie l'entourage du ministre au Monde.
"Pas une seconde, je n'ai pensé à démissionner"
Face à cette absence remarquée, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Stéphane Travert, a au contraire défendu la méthode de ces états-généraux. "Il n'est pas venu, très bien. Je pense qu'il avait certainement d'autres choses à faire. Mais d'autres collègues étaient là pour porter les enjeux, la méthode a été saluée par l'ensemble des participants", a-t-il déclaré sur RTL.
Nicolas Hulot a par ailleurs répété qu'une éventuelle démission du gouvernement était "un fantasme médiatique". Quelques minutes plus tôt, il avait confié à RMC qu'il n'avait "pas une seconde [...] pensé à démissionner".
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