Œnologie : "Le millésime 2022 va être excellent", assure le co-auteur du guide des vins Bettane et Desseauve
Les épisodes de sécheresse et de canicule qui ont marqué l'été en France ont eu un effet bénéfique sur le raisin, selon cet expert en œnologie.
"Le millésime 2022 va être excellent", assure ce samedi 1er octobre sur franceinfo, le co-auteur du guide des vins Bettane et Desseauve, Thierry Desseauve. "On aura certes un peu moins de volume, des plus petits raisins, parce qu'il manquait évidemment un peu d'eau", précise-t-il. Après une année particulièrement chaude, les vins continuent également de monter en degrés d'alcool. Thierry Desseauve estime qu'il faudrait "peut-être repenser à certains cépages que nos ancêtres utilisaient".
franceinfo : Le millésime 2022 sera-t-il un bon cru ?
Thierry Desseauve, co-auteur du guide des vins Bettane et Desseauve : Le millésime 2022 va être excellent dans à peu près toutes les régions, mais pas forcément en grand volume. La vigne est une plante méditerranéenne qui, depuis des milliers d'années, s'habitue au soleil et à des conditions parfois de sécheresse. Quand elle a des sols argilo-calcaires, comme c'est le cas en France, l'humidité est maintenue et donne suffisamment de nutriments à la plante pour se nourrir et passer ces périodes de forte sécheresse comme on a connu cet été. On aura certes un peu moins de volume, des plus petits raisins, parce qu'il manquait évidemment un peu d'eau. En revanche, les raisins et les peaux qui donnent les tanins sont parfaitement mûrs.
Les vignes n'ont pas donc pas trop souffert du stress hydrique ?
En France, on est très bon en œnologie et en agronomie. On a beaucoup réfléchi à ce qui s'est passé en 2003, où il y avait vraiment eu énormément de stress hydrique. Ensuite, on a des terroirs excellents qui gardent l'humidité, comme je l'ai déjà dit. Et puis nous avons eu une année sèche, sans cette chaleur humide qui provoque de la pourriture ou des maladies comme le mildiou. Donc, c'est une année très saine contrairement à 2021.
Le réchauffement climatique continue-t-il de bouleverser le calendrier des vendanges ?
Le réchauffement climatique a bouleversé les choses, c'est certain. Autrefois, dans beaucoup de régions, on manquait de sucre naturel et on rajoutait du sucre de betterave pour qu'il se transforme en alcool. Aujourd'hui, le problème est inverse et on se demande comment limiter des degrés beaucoup trop élevés, en particulier dans les régions du Sud. Il faut peut-être se poser la question de réadapter des variétés de raisin. Par exemple, à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse, ndlr.), où on fait maintenant des vins à plus de 15 degrés, on n'utilise qu'un ou deux cépages alors qu'il y en a treize possibles. On peut donc peut-être repenser à certains cépages que nos ancêtres utilisaient et qui fonctionneraient très bien par ces temps très très chauds.
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