Vacances des agriculteurs : "Je lui laisse toutes les consignes", raconte Sylvie avant l'arrivée de sa remplaçante à la ferme
Pour pouvoir prendre quelques jours de congés d'été, Sylvie s'apprête à laisser sa ferme pendant une semaine à une jeune agricultrice remplaçante.
Il en est fini le temps où les agriculteurs ne pouvaient pas partir en vacances. Pour assurer leur remplacement, il existe désormais des services spécifiques. Sylvie Crétois s'apprête à prendre cette semaine une semaine de congés. Cette éleveuse de veaux, vaches et taurillons, installée à Martigné sur Mayenne, fait appel au Service de remplacement, une association dont elle est adhérente. "Je fais une demande et ils délèguent quelqu'un pour venir sur mon exploitation", explique-t-elle.
La personne qui la remplacera va venir faire une pré-visite "pour connaître toutes les consignes", comme le calendrier des possibles vélages. En plus, dans la salle de traite, l'éleveuse mayennaise a affiché les numéros de téléphone utiles et le mode d'emploi du robot de traite.
Un agriculteur parrain, appelé en cas de problème
En arrivant dans les fermes, Héléna Decherf, la remplaçante de Sylvie Crétois, demande toujours le nombre de vaches dont elle aura la charge et la localisation des compteurs d'eau et d'électricité, "c'est la principale question". Cette jeune femme de 28 ans, qui n'en est pas à sa première expérience, explique que "l'agriculteur laisse toujours [le contact d'un] parrain ou d'un référent, un agriculteur d'à-côté ou un copain". "Si un vélage se passe mal par exemple, je fais appel à lui pour qu'il vienne m'aider assez vite", ajoute-t-elle.
Héléna Decherf a décidé d'enchaîner les contrats de remplacements, pour "voir beaucoup de fermes et beaucoup de personnes". "C'est la diversité qui me plaît", raconte-t-elle en se souvenant que les premières fois avaient été stressantes. "Après, quand on sait démarrer une salle de traite, on sait toutes les démarrer".
Manque chronique de remplaçants
Les agriculteurs payent autour de 20 euros de l'heure pour un remplacement. Un peu plus de la moitié de cette somme est versée à celle, ou celui, qui les remplace. Mais cette main d'œuvre est parfois difficile à trouver, selon Sylvie Crétois. "Chez nous, les agents de remplacement s'en vont, parce qu'à l'issue de leur passage, ils deviennent souvent agriculteur à leur tour", affirme l'éleveuse de vaches laitières qui fait partie du bureau l'association.
Service de remplacement est ainsi en permanence à la recherche de candidats, notamment dans les salons agricoles. L'enjeu pour l'association est surtout d'être prêt en cas d'imprévus, puisque si 40% des remplacement se font pendant les vacances, plus d'un tiers des demandes concerne des accidents et des arrêts maladie.
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