Cet article date de plus de six ans.

Zones défavorisées : "L'État veut faire des économies sur le dos des agriculteurs"

Cédric Raguin, président des Jeunes agriculteurs d'Indre-et-Loire, a expliqué, vendredi sur franceinfo, qu'avec la refonte de la carte des zones défavorisées "certains élevages vont mourir".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des agriculteurs manifestent pour protester contre le remodelage de la carte des zones défavorisées, le 14 février 2018, à Troyes (Aube). (MAXPPP)

Depuis plusieurs jours, des agriculteurs manifestent pour protester contre le remodelage de la carte des zones défavorisées. La refonte de cette carte, qui liste les zones soumises à un handicap naturel, donne droit à des aides de la part de l'Union européenne sans lesquelles "certains élevages vont mourir", a expliqué Cédric Raguin, président des Jeunes agriculteurs d'Indre-et-Loire, vendredi 16 février sur franceinfo. Emmanuel Macron doit recevoir un millier de jeunes agriculteurs jeudi prochain à l'Elysée pour évoquer la refonte de cette carte.

francienfo : Vous protestez contre le remodelage de la carte des zones défavorisées. Comment se traduit de remodelage sur le terrain ?

Cédric Raguin : Cette carte a été faite en 1976. L'Europe nous a demandé de la refaire parce que les critères de l'époque ne correspondaient plus. Par exemple, en Indre-et-Loire, on avait 168 communes qui étaient classées en zones défavorisées, il n'en reste plus que 59 sur la carte actuelle qu'on a pu avoir du ministère de l'Agriculture.

Est-ce que cela signifie moins d'aides ?

Ça veut dire que toutes les communes qui étaient en zones défavorisées et qui vont en sortir vont perdre une aide qui s'appelle l'Indemnité compensation d'handicap naturel [ICHN]. C'est une compensation quand on est en situation de handicap naturel, notamment sur les zones où il y a un faible potentiel agronomique et où l'on ne peut faire que de l'élevage.

Ce remodelage est pourtant censé traduire la réalité de nouveaux critères ?

Sûrement, mais aujourd'hui est-ce que l'on peut accepter qu'on sacrifie l'élevage pour des critères qui parfois sont uniquement budgétaires ? Est-ce que le vrai sujet ce n'est pas l'État qui veut faire des économies sur le dos des agriculteurs ? Nous, on aimerait pouvoir se passer de ces aides, mais malheureusement depuis des années l'État nous a abandonnés et n'a rien fait pour faire en sorte que l'on puisse vivre de notre métier. En Indre-et-Loire, l'ICHN représente 50% du revenu d'un agriculteur. Dans ces zones-là, si on enlève l'ICHN, ce sont des élevages qui vont mourir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.