Zones défavorisées : "L'État veut faire des économies sur le dos des agriculteurs"
Cédric Raguin, président des Jeunes agriculteurs d'Indre-et-Loire, a expliqué, vendredi sur franceinfo, qu'avec la refonte de la carte des zones défavorisées "certains élevages vont mourir".
Depuis plusieurs jours, des agriculteurs manifestent pour protester contre le remodelage de la carte des zones défavorisées. La refonte de cette carte, qui liste les zones soumises à un handicap naturel, donne droit à des aides de la part de l'Union européenne sans lesquelles "certains élevages vont mourir", a expliqué Cédric Raguin, président des Jeunes agriculteurs d'Indre-et-Loire, vendredi 16 février sur franceinfo. Emmanuel Macron doit recevoir un millier de jeunes agriculteurs jeudi prochain à l'Elysée pour évoquer la refonte de cette carte.
francienfo : Vous protestez contre le remodelage de la carte des zones défavorisées. Comment se traduit de remodelage sur le terrain ?
Cédric Raguin : Cette carte a été faite en 1976. L'Europe nous a demandé de la refaire parce que les critères de l'époque ne correspondaient plus. Par exemple, en Indre-et-Loire, on avait 168 communes qui étaient classées en zones défavorisées, il n'en reste plus que 59 sur la carte actuelle qu'on a pu avoir du ministère de l'Agriculture.
Est-ce que cela signifie moins d'aides ?
Ça veut dire que toutes les communes qui étaient en zones défavorisées et qui vont en sortir vont perdre une aide qui s'appelle l'Indemnité compensation d'handicap naturel [ICHN]. C'est une compensation quand on est en situation de handicap naturel, notamment sur les zones où il y a un faible potentiel agronomique et où l'on ne peut faire que de l'élevage.
Ce remodelage est pourtant censé traduire la réalité de nouveaux critères ?
Sûrement, mais aujourd'hui est-ce que l'on peut accepter qu'on sacrifie l'élevage pour des critères qui parfois sont uniquement budgétaires ? Est-ce que le vrai sujet ce n'est pas l'État qui veut faire des économies sur le dos des agriculteurs ? Nous, on aimerait pouvoir se passer de ces aides, mais malheureusement depuis des années l'État nous a abandonnés et n'a rien fait pour faire en sorte que l'on puisse vivre de notre métier. En Indre-et-Loire, l'ICHN représente 50% du revenu d'un agriculteur. Dans ces zones-là, si on enlève l'ICHN, ce sont des élevages qui vont mourir.
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