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A bord de la frégate "La Provence", qui veille sur le "Charles-de-Gaulle" au large de la Syrie

Les opérations militaires continuent en Syrie et en Irak, malgré la chute du groupe Etat islamique. Au large, la frégate la Provence veille sur le porte-avion "Charles-de-Gaulle".

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A bord de "La Provence". La frégate fait partie du groupe aéronaval du "Charles-de-Gaulle". (FRANCK COGNARD / RADIO FRANCE)

Sur la plage arrière de La Provence, un treuil gigantesque dévide des centaines de mètres de câble. Le major Didier a 39 ans de chasse sous-marine à son compteur. C’est lui qui contrôle l'immersion : "Le sifflement que vous entendez, c’est le sonar. C’est le début de la chasse contre les sous-marins."

La frégate La Provence fait partie du groupe aéronaval du Charles-de-Gaulle, c'est à dire le porte-avion et son escorte. Après la fin il y a une dizaine de jours du "califat territorial" de Daech, les opérations militaires se poursuivent en Syrie et en Irak. Le Charles-de-Gaulle est en Méditerranée orientale, au large des côtes syriennes, depuis une quinzaine de jours. 

>> VIDEO. Catapultages, observations, appontages... Au cœur des opérations du "Charles-de-Gaulle" face au groupe Etat islamique

Sous l'eau, dans cette partie de la méditerranée orientale, il y a des sous-marins russes, grecs, israéliens, turcs, égyptiens, britanniques, américains. Aucun ne doit jamais percer la bulle de protection autour du porte-avion français. Maintenir cette bulle, c'est la mission première de La Provence. Le capitaine de vaisseau est Julien Duthu : "Un sous-marin pourrait le gêner, faire peser une menace. Et ça, nous ne pouvons pas l’accepter."

Les "oreilles d’or"

Au cœur de la frégate, le centre opération. Cinq personnes sont sous les ordres de Pauline. Elle est lieutenant de vaisseau, et cheffe de la lutte anti sous-marine : "C’est la mission première de la frégate Provence, de savoir à tout instant ce qu’il y a sous le Charles-de-Gaulle, dans l'eau. Le plus passionnant, c’est quand on attrape quelque chose.

A côté d'elle, casque sur les oreilles, les yeux rivés sur des écrans incompréhensibles aux profanes, travaillent ceux que l’on surnomme les oreilles d'or, les analystes des bruits sous-marins. Nous entendons comme un grésillement : "C’est un bâtiment de commerce. On entend l’hélice qui tourne. Il y a un rythme, 78 tours. Derrière, on entend le passage de toutes les palmes. Il y a un autre rythme, quatre fois plus rapide. On en déduit qu’il y a quatre palmes."

Le contre-amiral Olivier Lebas, commandant du groupe aéronaval du Charles de Gaulle, lors d'une mission au large des côtes syriennes, à la mi-mars 2019. (FRANCK COGNARD / FRANCE-INFO)

La chasse aux "renifleurs"

Sur le pont arrière de La Provence, un hélicoptère Caïman attend pour décoller. Son rôle : chasser les sous-marins et protéger la frégate à laquelle il est affecté. Le capitaine de corvette Geoffroy est le pilote de cet hélicoptère : "Clairement, aujourd’hui, la menace ce n’est pas d’être torpillé dans l’immédiat. Par contre, on pourrait avoir des sous-marins étrangers qui veulent tester des défenses et prendre du renseignement. Notre crédibilité est en jeu. Pour ça, il faut dissuader ces nations étrangères de venir renifler le groupe aéronaval."    

Chasser le sous-marin demande de la patience, beaucoup de patience, et du matériel de haute-technologie. Une fois qu’un submersible est repéré et accroché, la traque, qui tient plus du jeu d'échec que de la bataille navale, peut parfois durer des semaines.

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