"Economie de guerre" : Emmanuel Macron va demander aux industriels une "prise de risque accrue" lors d'un mini-sommet sur l’armement à l’Élysée
Neuf patrons des principales industries de défense françaises, seront à l'Élysée mardi 28 mars pour faire un premier point sur le passage à cette "économie de guerre" que le président Emmanuel Macron a appelé de ses vœux en juin. Parmi eux, celui de Dassault Aviation Éric Trappier, de Thales - champion de l'électronique de défense, Patrice Caine, ou encore celui de Nexter, le fabricant du canon Caesar, Nicolas Chamussy, pour ne citer que les plus connus.
L'objectif de ce mini-sommet : faire en sorte que notre base industrielle et technologique de défense puisse évoluer culturellement, indique-t-on du côté de l'Élysée. Car si les cadences de production ou les délais de livraison on bel et bien été considérablement accélérées ces derniers mois (Nexter, par exemple, qui produisait deux canons Caesar par mois l'an passé, se dit capable d'en produire huit par mois à l'horizon 2024), il reste encore à pouvoir produire plus, encore plus rapidement et pour moins cher.
Des programmes français trop sophistiqués
Il faut, en particulier, rompre avec ces programmes trop sophistiqués, qui mettent des années à entrer en production et qui arrivent dans les unités combattantes encore plus tard, souligne-t-on encore de source élyséenne. Exemple : les drones de combat où l'industrie française est quasi totalement absente, obligent les armées à s'équiper à l'étranger.
Deux programmes franco-français de munitions téléopérées - des drones kamikazes - viennent tout juste d'être lancés, très en retard par rapport à des pays comme la Turquie, Israël, la Chine, ou même l’Iran sans parler des États-Unis qui ont lancé la production de ce type de munitions, facile à fabriquer et bon marché, depuis longtemps. Or, ces munitions se sont révélées indispensables sur le théâtre ukrainien.
>> Un budget de 400 milliards d'euros sur la période 2024-2030 pour les armées françaises.
Pour l'État, cela signifie "une prise de risque accrue" pour accélérer ses procédures et réduire ses cahiers des charges, a détaillé l'Elysée qui attend, en échange, une "prise de risque accrue à l'export" des industriels vers l'Union européenne "et bien au-delà".
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