Incendie à bord du sous-marin Perle à Toulon : un événement "embêtant mais il n'y a pas non plus de danger en terme nucléaire", rassure un spécialiste
Et d'ajouter : "Ce n'est pas une catastrophe, ce n'est pas comme si on avait perdu un sous-marin en mer avec des marins à bord. Nuançons !"
Un incendie à bord du sous-marin nucléaire Perle s'est déclaré vendredi matin à Toulon, avant d'être maîtrisé dans la soirée. "Un incendie de cette ampleur dans un sous-marin, c'est vraiment exceptionnel", a réagi samedi 13 juin sur franceinfo Jean-Dominique Merchet, journaliste à L'Opinion, auteur du blog "Secret Défense", spécialiste des questions militaires et stratégiques. Il a qualifié cet événement d'"important", d'"embêtant, mais il n'y a pas non plus un danger en terme nucléaire".
Le sous-marin était en travaux, tout ce qui était vraiment dangereux et qui portait des risques de pollution, comme le cœur nucléaire, les armements, les batteries, avait été sorti, les gens ont été évacués.
Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialiste des questions militaires et stratégiquesà franceinfo
"On ne sait pas comment cet incendie s'est déclenché ni quelles en seront les conséquences", a expliqué le journaliste. "Il y a peut-être eu une déformation de la coque sous l'effet de la chaleur, peut-être qu'on va pouvoir réparer tout ça, mais peut-être qu'on n'arrivera jamais à faire renaviguer ce sous-marin dans des conditions de sécurité pour l'équipage, et donc peut-être qu'on a perdu un des sous-marins nucléaires d'attaque de la flotte française", a-t-il supposé.
"Peut-être qu'on n'arrivera jamais à [le] faire renaviguer"
Pour Jean-Dominique Merchet, l'indisponibilité, pour l'instant de durée inconnue, "va poser un problème" et être "compliqué" : "On n'a plus que cinq sous-marins de cette catégorie qui nécessitent de longues périodes d'entretien et donc un calendrier extrêmement serré", a-t-il expliqué. Le Perle et les autres sous-marins d'attaque nucléaires ont deux missions, "accompagner le porte-avions Charles-de-Gaulle" et "assurer la protection des autres sous-marins nucléaires lanceurs d'engins qui sont le cœur de la dissuasion nucléaire française". L'incendie du sous-marin à Toulon entraînera donc quelques complications selon le spécialiste, mais "ce n'est pas une catastrophe, ce n'est pas comme si on avait perdu un sous-marin en mer avec des marins à bord. Nuançons !".
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