"Je préfère être la cible plutôt que ce soit des civils ou des enfants" : des militaires de l'opération Sentinelle témoignent
Quelques jours avant l'attaque qui a eu lieu contre des militaires à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), France Inter a été à la rencontre de militaires de l'opération Sentinelle.
Les militaires de l'opération Sentinelle ont été visés six fois par une attaque depuis 2015, selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. La dernière en date a eu lieu, mercredi 9 août. Un homme a renversé six militaires, mercredi matin, à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine.
Sur France Inter, des soldats de l'opération Sentinelle témoignent de leurs difficultés. Des confessions recueillies dans le cadre d'un reportage tourné quelques jours avant l'attaque de mercredi matin.
La peur quotidienne
"Cela fait un peu peur. On n'est pas des super-héros, mais si je peux éviter de le montrer, c'est toujours mieux vis-à-vis de moi, de mes camarades et de la population", reconnaît le sergent Olivier, mécanicien de l'armée de l'air.
Ce dernier a patrouillé dans les aéroports pendant deux mois : "On n'est pas seuls non plus. Je sais que j'ai mes deux camarades qui veillent sur moi, et vice-versa s'ils ont un problème je serai là pour eux."
C'est un prix à payer, et j'ai choisi de payer ce prix
Caporal-chef Julienà France Inter
Le caporal-chef Julien, lui, a patrouillé pendant un an dans les rues des grandes villes françaises. "Je préfère être la cible plutôt que ce soit des personnes civiles ou des enfants. C'est un prix à payer, et j'ai choisi de payer ce prix", confesse-t-il.
Pour autant, il reconnaît aussi les difficultés de l'exercice : "Le plus usant, c'est surtout la répétition. Lors d'un déploiement ce sont souvent les mêmes zones. On a l'impression de voir les mêmes rues, les mêmes bâtiments des centaines de fois, mais c'est comme ça. On est obligés."
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