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Service militaire en Algérie, essais nucléaires, guerre en Irak : Jacques Chirac, un chef des armées pas comme les autres

Soldat avant de devenir chef des armées, Jacques Chirac était considéré comme "fana mili", très intéressé par la vie militaire. Il a pris des décisions importantes dans le domaine de la défense. 

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre du président Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, inspecte le 20 février 1975 au camp militaire de Mailly un char AMX 30 lors de la présentation des missiles nucléaires tactiques français Pluton montés sur des chassis du char AMX. (- / AFP)

Officier volontaire pendant la guerre d'Algérie durant laquelle il fut lieutenant en 1956, Jacques Chirac, mort jeudi à 86 ans, évoquait son service militaire comme étant la période la plus passionnante de sa vie. Le goût du risque, la camaraderie. Il passe 14 mois près de la frontière marocaine, ce qui le marquera fortement. Tout au long de sa carrière politique, son entourage le qualifia de "fana mili", expression qui désigne une personne très portée sur les différents aspects de la vie militaire.

"Il savait ce qu'était l'armée, il la connaissait très bien de l'intérieur, il adorait le style de vie militaire mais tel qu'il l'avait connu au contact de la troupe, comme lieutenant en Algérie. Il était beaucoup plus sévère au fur et à mesure que l'on montait dans la hiérarchie", se souvient le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d'état-major particulier.

Essais nucléaires et fin du service militaire

Le jeune lieutenant sera douze années durant chef des armées, et dès le début de son premier mandat présidentiel il annonce la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique. Ces derniers étaient interrompus depuis trois ans lorsque Jacques Chirac décide d'une campagne de huit tirs souterrains. Ces essais fournissent des données qui permettent à la France, en mai 96, de passer à la simulation et de ne plus lancer d'essai physique.

Jacques Chirac sur la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique.

Autre décision en 1996 : la fin du service militaire.Le chef de l'État la justifie ainsi : la France ne fait plus face à un danger extérieur. Il enclenche ainsi la professionnalisation de l'armée qui l'amènera à devenir comme on la connaît aujourd'hui. "Chirac s'intéressait à la chose militaire et avait un réel intérêt stratégique", a écrit l'un de ses chefs d'état-major particulier, le général Bentégeat.

Le Vél d'Hiv et l'Irak, deux décisions historiques

Depuis l'annonce de la mort de Jacques Chirac jeudi, deux décisions marquantes de sa présidence sont mises en avant. Le premier de ces moments historiques se déroule le 16 juillet 1995. Ce jour-là, 53 ans après, Jacques Chirac admet la responsabilité de l'Etat français dans la rafle du Vélodrome d'Hiver et les déportations de 13 000 juifs en 1942.

Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de l'état français dans la rafle du Vél d'Hiv.

En 2003, autre moment historique, peut-être le plus important de la carrière de Jacques Chirac en matière de politique étrangère. Il a été le premier chef d'état à se rendre aux Etats-Unis après le 11 septembre. Dans la foulée, il ordonne aux armées françaises de se déployer en Afghanistan. Mais en 2003, le président français refuse de se joindre à l'activisme américain pour aller en Irak. Une décision longuement mûrie, se souvient le général Georgelin, dès octobre 2002. "Dès cette époque, il nous marque très fermement son intention de ne pas participer à cette guerre."

Il considérait que c'était une faute car cela allait mettre en ébullition toute cette région du monde qui était déjà suffisamment perturbée, et c'est d'ailleurs ce qui s'est passé.

Jean-Louis Georgelin

à franceinfo

Et le militaire d'ajouter : "Il considérait aussi que le motif invoqué par les Américains n'était pas solide (ndlr la présence d'armes de destruction massive) ce qui a d'ailleurs été vérifié. C'est-à-dire que l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) était tout à fait compétente pour poursuivre ses inspections et vérifier si, effectivement, l'Irak de Saddam Hussein possédait des armes nucléaires". 

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