Cet article date de plus de six ans.

Service national universel : "Une belle idée, à condition d'en avoir les moyens"

Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice LR des Français de l'étranger, a expliqué, lundi sur franceinfo, que l'instauration d'un service national universel promis par Emmanuel Macron durant la campagne serait "irresponsable" à cause de l'endettement de la France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Entrée du site de la Journée d'appel de préparation à la défense à Thionville (Moselle). (MAXPPP)

À quoi va ressembler le service national universel promis par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle et appelé à être expérimenté en 2019 ? Pour la sénatrice Les Républicains (LR) des Français de l'étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, lundi 12 février sur franceinfo, rétablir le service national serait "irresponsable" à la vue de "l'endettement considérable" de la France, a expliqué celle qui est secrétaire de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.

Pour le gouvernement, la question se pose sur le caractère obligatoire. Dimanche, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a affirmé que le dispositif serait "bien sûr" obligatoire, à rebours des déclarations de la ministre des Armées Florence Parly, qui avait estimé vendredi qu'il s'agirait d'"un service qui n'aura probablement pas un caractère obligatoire". Enfin, début janvier, franceinfo avait dévoilé que le service militaire obligatoire et universel d’un mois pourrait se transformer en "parcours citoyen".

franceinfo : Rétablir un service national pour 600 000 jeunes par an, d'une durée d'un mois, comme l'avait promis Emmanuel Macron, en avons-nous les moyens aujourd'hui ?

Joëlle Garriaud-Maylam : C'est évidemment une raison essentielle. Ce service militaire universel est une belle idée, mais à condition d'en avoir les moyens. Aujourd'hui, c'est complètement utopique, chimérique et cela irait à contre-courant de nos propres intérêts et de ceux de l'armée. Nous avons une défense qui est à bout de souffle. Nous avons des gens extraordinaires dans nos armées, mais qui sont déjà surexposés, épuisés. On ne peut pas leur donner de charges supplémentaires.

Est-ce que cette décision serait trop lourde à porter pour l'armée française ?

Ce serait très lourd et surtout il y a d'autres moyens de faire cela. Alors oui, nous avons besoin de cohésion sociale, de brassage, nous avons besoin d'instaurer un certain esprit de défense chez nos jeunes, mais déjà, prenons ce qui existe. Il y a ces journées de défense et citoyenneté (JDC). Renforçons-les, rendons-leur un vrai contenu, pratiquons cet enseignement de défense au sein des collèges et des lycées.

Il y a 20 ans, vous étiez contre la suspension du service militaire et aujourd'hui vous dites que le rétablir serait irresponsable. N'est-ce pas un peu paradoxal ?

Il y a 20 ans, je faisais partie de ceux qui protestaient du fait de ce rôle social que jouait la défense. Or, aujourd'hui, quelle est la situation ? Nous avons un endettement considérable, nous avons 70 milliards de déficit public. C'est quand même de notre responsabilité première que d'essayer de réduire ce déficit public pour les jeunes générations.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.