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"Si on se pose trop de questions, on ne fait plus rien" : après l'attentat de Strasbourg, inquiétude mesurée au marché de Noël de Paris

Après la fusillade de Strasbourg se pose la question de la sécurité sur les marchés de Noël. Aux Tuileries à Paris, les passants, sans être rassurés, ne veulent pas céder à la peur.

Article rédigé par Audrey Morellato, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le marché de Noël au jardin des Tuileries, à Paris, le 4 décembre 2018. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

L'attaque sur le marché de Noël de Strasbourg, mardi 11 décembre, pose la question de la sécurité sur ces lieux très fréquentés. À Paris, le marché de Noël a été déplacé cette année dans le parc des Tuileries, plutôt que sur les Champs-Elysées. Un endroit moins passant, et sans doute plus facile à contrôler. Mercredi 12 décembre, la question de la sécurité était dans tous les esprits. On aurait pu s'attendre à un service d'ordre très visible, mais ce n'était pas vraiment le cas. 

Pas de palpation au corps

Il y a évidemment des patrouilles, plus régulières qu'avant d'après certaines personnes travaillant sur le site, mais les contrôles à l'entrée, eux, restent aléatoires voire inexistants hors de l'entrée principale. Le dispositif n'a en tout cas pas du tout convaincu Jacqueline, en repérage avant d'éventuellement amener sa famille : "J'ai montré mon grand sac, et j'ai pratiquement obligé l'agent à regarder dans mon petit sac", raconte-t-elle. "Il n'y a pas eu de palpation au corps non plus, donc pour moi, ça n'est pas suffisant", déplore-t-elle. 

Presque tous les visiteurs avouent avoir hésité avant de venir, comme Ibtihaj, qui travaille dans le quartier et devait y déjeuner avec des collègues. Ils ne sont finalement que deux à avoir maintenu le rendez-vous : "Ils ont laissé tomber à la dernière minute, et moi-même, j'ai eu quelques hésitations, avoue-t-elle. Est-ce que c'est vraiment sécurisé ? Je ne pense pas." 

Ne pas céder à la peur

La question est d'autant plus présente pour ceux qui accompagnent des enfants, à l'instar de Gilles, venu avec sa petite-fille mais surtout avec l'accord explicite des parents."On se posait la question, donc on a demandé l'autorisation aux parents, qui eux étaient beaucoup plus en confiance", explique-t-il. "C'est extrêmement malheureux ce qui est arrivé à Strasbourg, poursuit-il, mais si on se pose trop de questions, on ne fait plus rien." C'est l'impression générale chez les visiteurs, essentiellement parisiens ce mercredi. Ne pas céder à la peur et continuer à profiter au mieux des animations de fin d'année.

L'inquiétude des passants sur le marché de Noël de Paris : le reportage d'Audrey Morellato

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