"Un cadeau, ça s'accepte" : le "Bouquet de Tulipes" de Jeff Koons a trouvé sa place dans les jardins des Champs-Élysées
Après trois ans de polémique, l'œuvre de l'artiste a été inaugurée vendredi à deux pas du Petit Palais. Il s'agit d'un cadeau des États-Unis à la Ville de Paris en souvenir des attentats de 2015-2016.
Le "Bouquet de Tulipes" de Jeff Koons est un bouquet de fleurs que vous ne pouvez pas rater : onze tulipes tenues dans une main géante posée sur un socle en pierre. L'oeuvre de l'artiste américain mesure plus de 12 mètres de haut, 8 mètres de large et 10 mètres de profondeur.
Ce bouquet ne passe pas inaperçu à l’arrière du Petit Palais, emplacement finalement retenu après la polémique déclenchée par le premier choix de la Ville de Paris, plus exposé au regard des touristes, entre le musée d’Art moderne et le Palais de Tokyo. Une polémique sur laquelle est revenue vendredi 4 octobre la maire de la capitale, Anne Hidalgo, dans son discours : "Nous n'avons pas manqué à ce que nous sommes, la controverse eut lieu. Les uns et les autres s'en emparèrent. Un cadeau, ça s'accepte".
"Je n'ai pas été payé pour le temps que j'y ai consacré"
Un cadeau dont l’ex-ambassadrice américaine à Paris, Jane Hartley avait eu l’idée en 2016 et que Jeff Koons avait aussitôt accepté sans toutefois le financer : son "Bouquet de Tulipes" a coûté 3,5 millions d’euros, payés finalement par de généreux mécènes français et américains. En cette journée d’inauguration, Jeff Koons a répondu aux critiques : "Je n'ai pas été payé pour le temps que j'y ai consacré. Je n'ai touché aucun droit. Non seulement j'ai dessiné cette sculpture et imaginé comment la réaliser mais j'ai aussi mobilisé toute mon équipe sur cette œuvre pendant trois ans."
Au bout du compte, elle a coûté plus cher que prévu et c'est moi qui ai payé la différence. J'ai aussi cédé tous les droits, tous les revenus, 80% pour les familles des victimes et 20% à la Ville de Paris pour l'entretien de la sculpture.
Jeff Koons
Parmi les invités, l’animateur Nikos Aliagas, amateur d’art contemporain, apprécie les couleurs "un peu pastels, un peu chamallow". "J'aime l'idée de la main. Je trouve ça bien de faire bouger les choses et de marier deux styles résolument différents, entre le Petit Palais et le Grand Palais et l'oeuvre d'un homme qui est saluée dans le monde entier." Un avis qui ne sera pas forcément partagé par tous les Parisiens et tous les touristes. Jeff Koons, lui, peut être satisfait. Il s’est offert un lieu d’exposition permanent à deux pas des Champs-Élysées et du Grand Palais qui accueille chaque année la Fiac, la Foire internationale d’art contemporain.
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