Liquidation de Camaïeu : l'enseigne de déstockage Noz s'octroie la quasi totalité des lots de vêtements mis aux enchères
L'enseigne de déstockage Noz a racheté pour près de 4 millions d'euros la quasi totalité des articles proposés par la marque de prêt-à-porter Camaïeu lors d'une vente aux enchères organisée ce mercredi à Vendeville, dans le Nord.
Le bruit du marteau résonne dans la salle de Vendeville, près de Lille. Plus d'un million de pièces Camaïeu jamais déballées ont été vendues aux enchères mercredi 2 octobre. La marque de prêt-à-porter s'est séparée de ce qui restait dans ses entrepôts et ses boutiques, fermées depuis le mois dernier en raison de sa mise en liquidation judiciaire. L'enseigne de déstockage Noz repart avec 18 des 20 lots mis en vente en mettant 3 820 000 euros sur la table. Un coup marketing inattendu.
"On est dans nos calculs, donc ça va", se rassure l'acheteur de cette enseigne, Sébastien Jaffrès, on pense qu'on a fait une très bonne affaire pour nos clients surtout, qui vont pouvoir profiter, bénéficier de toutes ces marchandises très prochainement dans les magasins."
"C'est une marque qui est très connue, cela va être forcément attractif. On va pouvoir faire profiter pleinement toutes les clientes avec des produits de cette belle marque."
Sébastien Jaffrès, acheteur de Nozà franceinfo
Une cinquantaine d’acheteurs repartent, eux, les mains vides. "On n'a aucun regret parce que les lots étaient beaucoup trop chers, c'est le jeu", constate fataliste l'une d'entre elles. Derrière son pupitre, le commissaire-priseur, Patrick Deguines de l’étude Mercier, s’attendait à une recette deux fois inférieure : "Je pense que la plupart des acheteurs ont été plus haut que ce qu'ils avaient prévu avant la vente. C'est là le pari réussi du commissaire-priseur."
"Des charognards qui viennent dépecer le reste de la société"
Les vêtements, manteaux, t-shirts et autre vestes sont stockées en partie, ici à Roubaix, au siège de Camaïeu. Cette vente aux enchères ne plaît pas à tout le monde. "Après avoir assisté à la mise à mort de Camaïeu au tribunal, grince Laurent Gunst, délégué du personnel et ancien responsable de la trésorerie, cela me fait l'impression d'avoir des charognards qui viennent dépecer le reste de la société."
Parmi les lots achetés, on retrouve la collection automne-hiver, conçue par Elsa Brunois. Elle ressent "un gros sentiment de gâchis. Il y a énormément de travail, d'énergie. Des tas de gens ont travaillé sur cette collection On avait vraiment l'espoir qu'elle puisse redorer le blason de Camaïeu et amener évidemment de la performance à la marque, reprend la coordinatrice de collection. On est très déçus de voir à quel point cela va partir pour probablement des prix excessivement bas." La prochaine et ultime étape dans la liquidation de Camaïeu sera la vente de la marque. Le nom sera cédé encore une fois aux enchères.
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